«On s'est mis à discuter très spontanément et on s'est aperçu qu'on avait beaucoup d'intérêts communs. On se donnait des petits conseils, des idées de sorties. On partageait nos angoisses aussi, en se vidant le cœur, par exemple sur la recherche d'emploi. C'était assez fraternel», raconte Ève.

«On s'est mis à discuter très spontanément et on s'est aperçu qu'on avait beaucoup d'intérêts communs. On se donnait des petits conseils, des idées de sorties. On partageait nos angoisses aussi, en se vidant le cœur, par exemple sur la recherche d'emploi. C'était assez fraternel», raconte Ève.

Les services et marques d'attention ont suivi tout aussi rapidement: «Pour empêcher que ma chatte ne se fasse attaquer, Charles nous a proposé de laisser la porte de son balcon

fermée. Quand j'allais chercher des légumes chez mon oncle, je leur en déposais sur leur balcon, sans les prévenir. C'est important le partage, la convivialité. Avant, ça se passait à l'intérieur des familles, mais, aujourd'hui, c'est plus difficile.

Dans le quartier, il y avait eu plusieurs cambriolages et, du coup, on s'appelait pour se rassurer, se dire qu'on surveillait ça. Le respect et la sollicitude mutuelle me procuraient un grand sentiment de sécurité. Dans les grandes villes, on refuse de se mêler de la vie des autres, mais, à agir ainsi, on oublie aussi d'y être simplement attentifs, et ça fait toute la différence.» Karine et Charles ont dû partir s'installer en Montérégie, et Ève garde de formidables souvenirs de cette histoire de voisinage: «Ils me manquent beaucoup. On s'écrit parfois, on se rappelle. On n'est vraiment pas loin d'être des amis.»

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Cet article est extrait du magazine Styles de vie, août-septembre 2005.