«L'objectif est surtout d'éviter toute infiltration d'eau dans la maison», déclare le conseiller en bâtiment et président d'Habitation Expert-Conseil de Québec, Mario Grondines.

«L'objectif est surtout d'éviter toute infiltration d'eau dans la maison», déclare le conseiller en bâtiment et président d'Habitation Expert-Conseil de Québec, Mario Grondines.

Les infiltrations, détaille-t-il, donnent lieu à la formation de moisissures, à la dégradation structurelle de la maison et à de l'inconfort.

Le Soleil a rencontré M. Grondines chez un particulier de Beauport. Ensemble, ils s'employaient à la recherche des lacunes que présente l'enveloppe extérieure de la résidence tout en tenant compte de la façon d'y apporter remède.

La maison de Luc Guillot est un bungalow bien charpenté, situé rue Jean-XXIII. Il a été construit en 1988 puis acquis par le ménage l'année suivante. Il a été généralement bien entretenu. Cela, par les soins de M. Guillot.

Le revêtement de l'immeuble est en tôle d'acier et en maçonnerie, sa toiture en bardeau d'asphalte, ses fenêtres en pin recouvert sur sa face extérieure. Elle est chauffée au moyen de plinthes électriques et n'a donc pas de cheminée. Elle est pourvue d'un échangeur d'air installé dans l'entretoit.

Avec l'aide du conseiller en bâtiment, M. Guillot a inventorié plusieurs incorrections. Mais rien qui puisse mettre la maison en péril. «Nous constatons que notre résidence n'est pas dans la misère», se félicite-t-il, tout en étant conscient du train de petits travaux qu'il devra accomplir d'ici l'hiver.

La pente de sol, côté nord, est inclinée vers la maison. Il faudra l'inverser, recommande M. Grondines, afin que les eaux pluviales restent à distance d'au moins sept pieds des fondations.

M. Grondines remarque que la face intérieure des fenêtres aura besoin d'un traitement à l'huile. Car en maints endroits les montants sont délavés. Certains coupe-froid devront être remplacés. Et sans doute quelques cordons d'étanchéité. Idéalement, pour s'en procurer de nouveaux, il faudrait s'adresser au fabricant des ouvertures ou à leur fournisseur d'origine. À moins de joindre le détaillant P.E. Fraser de Québec, qui en fait spécialité.

Joints

M. Grondines porte le regard sur le pourtour des fenêtres. Il constate des ruptures locales du joint de calfeutrage entre les châssis et le mur de la maison. «Réparez là où il y a des vides», recommande-t-il à M. Guillot, qui croyait qu'il lui faudrait tout enlever et reprendre au complet le joint de scellement.

Comme il a encore de la souplesse et de l'élasticité, une réparation locale est suffisante. «Avec un fusil à calfeutrer, employez du Flextra en suivant bien le mode d'emploi», conseille-t-il. Car il trouve ce matériau extraordinaire. En effet, une fois posé, il se place par lui-même plus complètement.

M. Grondines découvre un Thermos de fenêtre légèrement descellé. «Vaut mieux le changer», préconise-t-il. Il y a des marchands de portes et de fenêtres qui viennent chez vous faire le travail. Ils le font en un tournemain et cela «ne coûte pas un bras».

Par ailleurs, le conseiller en bâtiment est d'avis que les chantepleures au pied des murs de brique de la maison des Guillot donnent lieu à une ouverture peut-être un peu trop béante. «Insérez dans chacune une bande de grillage métallique afin que les souris et les guêpes ne puissent y passer, monter par la chambre d'air pour aller coloniser l'entretoit», insiste-t-il.

Robinet de côté

Le conseiller en bâtiment aperçoit sur le côté sud de l'immeuble le robinet de service à fermeture de sûreté et le boyau d'arrosage qui y est fixé.

En fait, le robinet extérieur est raccordé au robinet d'arrêt intérieur, lequel est dans la partie chauffée du bâtiment. Le tuyau de raccord, lui, est légèrement incliné. On tournant la poignée du robinet extérieur, c'est le robinet d'arrêt intérieur qu'on ferme. L'eau résiduelle s'en va dehors. Avant les gels donc, on enlève le boyau d'arrosage, on égoutte et on le range alors que s'évacue l'eau du tuyau de raccord.

Dans un appareillage ordinaire, il faut fermer le robinet d'arrêt intérieur et vidanger. Ensuite, on ôte le boyau d'arrosage, on le vidange, on ouvre et on vidange le robinet extérieur.

Ensuite, recommande la SCHL dans son Manuel du propriétaire occupant, un ouvrage qu'emploie beaucoup M. Grondines dans sa pratique, «dévissez d'un tour complet de petit capuchon (bouchon de vidange) situé derrière la poignée du robinet intérieur; laissez couler toute l'eau qui reste dans le robinet, puis resserrez le capuchon.» Enfin, fermez le robinet extérieur.

M. Grondines se fait très insistant à cet égard car les bris de tuyaux non vidangés sont fréquents. Ils ont, entre autres, pour conséquence l'écoulement d'eau dans le sous-sol. Parfois, il est imperceptible, l'eau fuyant derrière les murs de gypse, poursuivant son chemin jusque sur la chape de béton, sous le plancher. Il y a donc détérioration des matériaux et, pire, formation de moisissures.