Les propriétaires qui veulent vendre leur maison peuvent se calmer, toutefois, car ils trouveront des acheteurs, presque autant qu'avant, chez les locataires qui quitteront leur logement, a souligné à La Presse Affaires Gino Romanese, premier vice-président pour le Québec et l'Ontario des Services immobiliers Royal LePage, de Toronto. Le condo devient toutefois une option plus abordable que la maison.

Les propriétaires qui veulent vendre leur maison peuvent se calmer, toutefois, car ils trouveront des acheteurs, presque autant qu'avant, chez les locataires qui quitteront leur logement, a souligné à La Presse Affaires Gino Romanese, premier vice-président pour le Québec et l'Ontario des Services immobiliers Royal LePage, de Toronto. Le condo devient toutefois une option plus abordable que la maison.

Au cours des cinq dernières années, les locataires qui ont acheté une première habitation ont choisi un condo dans 10 % des cas. Par contre, d'ici trois ans, 21 % de ces premiers acheteurs vont se tourner vers le condo, mais les trois quarts (79 %) vont tout de même continuer de désirer se payer une maison, a expliqué Gino Romanese. La demande pour les bungalows va par contre diminuer: le tiers des premiers acheteurs ont opté pour ces maisons l'an dernier, mais seulement 25 % veulent en faire autant cette année.

Les courtiers trouvent le tiers des acheteurs canadiens chez les locataires, mais ce bassin des premiers acheteurs est plus important dans l'île de Montréal, où environ la moitié de la population est locataire, soit souvent le double de la situation dans les autres grandes villes canadiennes, a souligné Gino Romanese.

Le nombre total des premiers acheteurs devrait par ailleurs diminuer prochainement au Canada, soit de 5 %, selon Gino Romanese, en raison de plusieurs facteurs comme le vieillissement de la population et la hausse des taux d'intérêt. Comparativement à un taux de 42 % l'an dernier, 37 % des locataires veulent maintenant devenir propriétaires.

Les faibles taux hypothécaires ont gonflé la demande et expliquent en partie la frénésie du marché de l'habitation et la hausse des prix, particulièrement à Montréal. Le vent va cependant tourner, avec la hausse prévue des taux et la demande qui a déjà été satisfaite, a noté Gino Romanese. Le marché est en train de se rééquilibrer.

À compter de cet automne, les taux hypothécaires devraient progressivement monter, mais seulement de 50 à 75 centièmes d'ici décembre 2006, estime le responsable. Cela pourrait fouetter le marché, car des acheteurs tenteront de devancer la hausse appréhendée des taux. À long terme cependant, la croissance du marché va ralentir, même si les taux vont demeurer alléchants, soutient Gino Romanese.

Le président des services immobiliers de Royal LePage, Phil Soper, déplore que seulement 18 % des acheteurs se rendent compte que leur hypothèque de 150 000 $ leur coûtera 10 000 $ à 15 000 $ de plus, sur une période de 10 ans, si le taux de leur prêt passe de 5 % à 6 %. Les acheteurs doivent faire leurs calculs pour affronter la hausse des taux hypothécaires, a recommandé Charles Lambert, directeur de ce secteur à la Banque Scotia.

Les acheteurs devraient aussi éviter de commettre l'erreur typique d'acheter une propriété à l'extérieur, loin de leur famille, leurs amis et leur travail, pour économiser sur le prix, a conclu Gino Romanese.