Après tout, la maison natale de Louis Fréchette ne mérite-t-elle pas de devenir un lieu de mémoire consacré à l'homme de lettres, comme on l'a fait avec la maison d'Alphonse Desjardins ou celle de l'historien François-Xavier Garneau, de l'autre côté du fleuve?

Après tout, la maison natale de Louis Fréchette ne mérite-t-elle pas de devenir un lieu de mémoire consacré à l'homme de lettres, comme on l'a fait avec la maison d'Alphonse Desjardins ou celle de l'historien François-Xavier Garneau, de l'autre côté du fleuve?

Ce centre d'interprétation dédié à l'homme et à son oeuvre n'est pas encore réalité. Mais la maison est entre bonnes mains. Reconnue monument historique en 1965 par le gouvernement du Québec, elle est toujours propriété de la famille L'Hoir. C'est d'ailleurs l'industriel belge Georges-Armand L'Hoir qui, en 1939, aurait sauvé la maison de la disparition lorsqu'il est venu fonder une usine d'aluminium inoxydable juste en face. Et depuis peu, la corporation La Maison Louis-Honoré Fréchette veille activement à protéger et mettre en valeur ce bien patrimonial.

Louis Fréchette a vécu les 13 premières années de sa vie dans cette maison, construite en bordure du fleuve par son père, entre 1837 et 1841. Époque où le fleuve était animé par l'activité des chantiers et du commerce du bois. «Comme j'ai douce souvenance du joli lieu de ma naissance» , a-t-il écrit dans ses Mémoires intimes. Le cottage néoclassique est situé sur un terrain de plus de 19 000 pieds carrés, dans l'anse Hadlow. Modeste de taille et d'apparence, la demeure a conservé plusieurs éléments d'origine, mais elle demanderait bien sûr à être revampée. Durant l'été, on y tient tous les dimanches des concerts intimes dans la pièce où est né Fréchette (la petite salle n'a pas plus de 35 places), on y organise aussi soirées de poésie, soirées de l'imaginaire...

La maison Louis-Fréchette est située à deux pas de la piste cyclable, ce qui ne nuira certainement pas à l'achalandage.

Louis Fréchette a été avocat, journaliste, député fédéral de Lévis, de 1874 à 1878, greffier au Conseil législatif, cousin de Sir Wilfrid Laurier et aussi le premier poète canadien couronné par l'Académie française. Parmi ses oeuvres importantes figurent ses Originaux et Détraqués, Les Fleurs boréales, Les Oiseaux de neige et ses poèmes Légende d'un peuple.

En 1854 naît un autre personnage qui, plus tard, ira rejoindre la famille des illustres lévisiens: Alphonse Desjardins. Avec son épouse Dorimène, il fait construire vers 1882 une petite maison de style néo-gothique, au coeur du Vieux-Lévis, où le couple élèvera 10 enfants.

C'est dans cette maison qu'est élaboré le projet de la première caisse populaire, fondée le 6 décembre 1900, et là aussi que sont effectuées les premières transactions. Restaurée par la Société historique Alphonse-Desjardins, la maison d'Alphonse et de Dorimène recrée l'atmosphère de la résidence familiale, avec sa salle à dîner, son salon victorien, ainsi que le bureau du commandeur Desjardins, où est conservé le livre des comptes des premières années d'opération de la caisse (1901 à 1908). Dans la maison attenante (premier presbytère de Lévis), une exposition plonge le visiteur dans le contexte de l'époque. C'est l'exode massif des Canadiens français vers les États-Unis et les pratiques douteuses d'usuriers voraces qui incitent Desjardins à mettre sur pied une coopérative d'épargne et de crédit, qui s'inspire des banques populaires européennes, mais qui est adaptée aux besoins des Québécois.

L'exposition nous montre divers documents, tous très intéressants, tels le petit catéchisme des caisses populaires, la photo du premier conseil d'administration, la correspondance de Desjardins avec les coopérateurs européens... Alphonse Desjardins n'a pas besoin de présentation. De 1900 à 1920, plus de 200 caisses ont été fondées au Québec, en Ontario et aux États-Unis, dont 163 par Desjardins lui-même.

À quelques pas de là, la maison Louise-Carrier nous rappelle à la mémoire de l'artiste lévisienne. Il s'agit de l'ancien presbytère de l'église Holy Trinity, aujourd'hui transformé en une salle de spectacles, l'Anglicane. Cette solide maison avec un toit à deux versants a été habitée pendant quelques années par Louise Carrier et son mari André Garant, tous deux artistes peintres. Portraitiste renommée, l'artiste qui est née à Lévis en 1925 et y est décédée en 1976 a laissé une oeuvre majeure empreinte d'une grande sensibilité.

Récemment, la Maison Louise-Carrier a tenu une rétrospective des oeuvres de cette artiste pour souligner le 25e anniversaire de sa mort. La Maison Louise Carrier est un centre d'art et d'expositions qui s'occupe de promouvoir l'oeuvre d'artistes de la région et d'ailleurs, par l'intermédiaire d'expositions régulières. Mais elle est là aussi pour perpétuer la mémoire de cette artiste lévisienne.

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Maison Louis-Fréchette, 4385, Saint-Laurent, Lévis. Tél.: (418) 837-4174.

Maison Alphonse-Desjardins, 5, rue Mont-Marie, Lévis. Tél.: (418) 835-2090.

Maison Louise-Carrier, 33, rue Wolfe, Lévis. Tél.: (418) 838-6000.