La pénurie d'habitations qui afflige la région est en voie de se résorber, si bien que peu de ménages se retrouveront sur le pavé lors de la journée nationale des déménagements.

La pénurie d'habitations qui afflige la région est en voie de se résorber, si bien que peu de ménages se retrouveront sur le pavé lors de la journée nationale des déménagements.

Confiantes, les autorités n'ont pas jugé bon de créer un centre d'urgence pour héberger temporairement les sans-logis du 1er juillet, comme par les années passées. Le gouvernement du Québec a aussi sabré son aide d'urgence à Gatineau.

À l'Office municipal d'habitation de Gatineau on se montre si peu inquiet de la situation que le directeur général a pris des vacances le 1er juillet!

«C'est effectivement un signe», reconnaît en souriant son adjointe Nathalie Sauvé, directrice des services administratifs de l'OMH, qui constate que la pénurie de logements s'achève enfin à Gatineau.

«Oui, il y a davantage de logements disponibles, on le voit, on le ressent. Le problème, c'est qu'ils sont inabordables», soupire cependant Mme Sauvé.

C'est que la fin de la pénurie de logements laisse toute la place à un autre problème, tout aussi criant: oui, il y a plus de logements à Gatineau, mais ils sont chers, plus chers que n'importe où ailleurs au Québec.

Pour un deux chambres à coucher, le loyer médian est de 620 $ par mois à Gatineau, et pour un trois chambres, il atteint 735 $, soit 115 $ plus cher qu'à Montréal et 110 $ de plus qu'à Québec.

À l'OMH, on craint que des ménages pauvres ne déménagent vendredi prochain dans des loyers trop chers pour eux.

«Quand les grosses factures d'électricité vont rentrer, en novembre et décembre, on s'attend à voir ces ménages évincés pour non-paiement de loyer», prédit Mme Sauvé.

C'est sans compter que les propriétaires font de plus en plus de vérifications de crédit auprès de leurs éventuels locataires. De nombreuses familles pauvres sont ainsi mises au ban.

«La crise du logement demeure entière à Gatineau, elle a seulement changé de visage», constate François Roy, de Logemen'Occupe.

L'organisme multiplie les manifestations et les déclarations publiques, depuis quelques semaines, afin de venir en aide aux familles pauvres.

De concert avec la Ville de Gatineau, Logemen'Occupe réclame que Québec rétablisse les suppléments au loyer pour les ménages démunis. Il s'agit d'une aide moyenne de 400 $ par mois, qui a été coupée cette année.

L'OMH de Gatineau demande aussi une majoration des allocations-logements, un autre type d'aide qui peut atteindre 80 $ par mois.