Depuis le début de l'année 2005, les 16 024 logements mis en chantier marquent une baisse de 17 pour cent en regard des cinq premiers mois de 2004.

Depuis le début de l'année 2005, les 16 024 logements mis en chantier marquent une baisse de 17 pour cent en regard des cinq premiers mois de 2004.

Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui a divulgué ces données mercredi, le recul est généralisé à la fois géographiquement et par segment de marché.

Pour les cinq premiers mois de l'année, les mises en chantier de maisons individuelles ont diminué de 15 pour cent, tandis que la construction de logements collectifs s'est repliée de 18 pour cent.

«Compte tenu de l'évolution de la conjoncture économique au cours des dernières années, la demande d'habitations ne pouvait se maintenir au niveau enregistré l'an dernier», a déclaré Kevin Hughes, économiste de la SCHL pour le Québec.

La grande région de Montréal affiche un recul de 33 pour cent des mises en chantier en mai et de 20 pour cent pour les cinq premiers mois de l'année. La baisse pour le seul mois de mai est de l'ordre de 47 pour cent sur l'île de Montréal, de 29 pour cent sur la couronne nord et de 25 pour cent sur la couronne sud.

Dans la région de Québec, le nombre de mises en chantier a chuté de 24 pour cent en mai, mais il affiche une progression de 11 pour cent pour les cinq premiers mois.

À Gatineau et ses environs, le recul s'établit à 43 pour cent en mai et 44 pour cent depuis le début de l'année. A Sherbrooke, la baisse atteint 57 pour cent en mai et 34 pour cent pour les cinq premiers mois.

M. Hughes a précisé que la diminution importante dans le segment des logements collectifs en mai «touche surtout les appartements en location, en baisse de près de 60 pour cent par rapport au même mois de 2004».

Dans le cas des logements en copropriété, le recul est de 26 pour cent.

À l'échelle de tout le pays, les données de la SCHL (qui sont dans ce cas désaisonnalisées et annualisées, c'est-à-dire des chiffres mensuels corrigés des variations saisonnières et multipliés par 12 afin de refléter le rythme d'activité sur un an) font état d'une baisse de 5 pour cent des logements mis en chantier par rapport au mois d'avril.

Les fortes baisses enregistrées au Québec (23,2 pour cent) et en Ontario (14,4 pour cent) ont plus qu'annulé les gains réalisés dans le reste du pays (18,6 pour cent en Colombie-Britannique, 11,2 pour cent dans les provinces de l'Atlantique et 8,8 pour cent dans les Prairies).

Hausse des coûts des constructeurs

D'autre part, une étude réalisée par la Banque Scotia révèle que les coûts des constructeurs d'habitations ont grimpé de 6,4 pour cent entre le premier trimestre de 2004 et les trois premiers mois de 2005. Cette forte pression à la hausse est attribuable à l'augmentation des prix des matériaux, des taxes ainsi que de la valeur des terrains.

Ce taux est bien en deçà de la progression annuelle de 8,2 pour cent observée à la fin de 2004, mais représente quand même plus de trois fois la hausse annuelle moyenne de 1,8 pour cent qui prévalait entre 1990 et 2003.

À Montréal, les coûts de construction ont progressé de 5,6 pour cent, mais cette augmentation a été entièrement refilée aux acheteurs, qui ont vu les prix des nouvelles habitations croître encore davantage, soit de 6,4 pour cent.

Adrienne Warren, économiste à la Scotia, estime qu'«à long terme, la pression à la hausse sur les coûts menace de ralentir le rythme effréné des activités de construction au Canada, éliminant l'une des principales sources de maintien de l'économie générale des dernières années».