Et cela, avec une mise de fonds minimale de 5%, à laquelle on ajoute la subvention d'accès à la propriété de 6500$ offerte par la Ville de Montréal pour l'achat d'un logement neuf à moins de 150 000$.

Et cela, avec une mise de fonds minimale de 5%, à laquelle on ajoute la subvention d'accès à la propriété de 6500$ offerte par la Ville de Montréal pour l'achat d'un logement neuf à moins de 150 000$.

D'après les calculs de la Banque de Montréal, une hypothèque de 121 000$ entraîne une paiement de 900$ par mois (696,87$, 125$ de taxes et 75$ pour les frais de condo). Et une hypothèque de 140 000$ entraîne un paiement de 1000$ par mois (806,30$, 125$ de taxes et 75$ pour les frais de condo). Ces montants sont calculés à un taux d'intérêt de 4,9% pour deux ans.

Épargne forcée

«C'est légèrement supérieur à un loyer, mais les 200$ de plus reviennent en double ou en triple en revendant l'appartement. C'est de l'épargne forcée», clame M. Robitaille. Selon lui, trop de Montréalais pensent encore que l'accès à la propriété est un rêve inaccessible. «Idéalement, on réduirait les coûts à 700$, dit-il. Mais même en y mettant tous les efforts, c'est impossible. Ma philosophie, c'est que tout le monde devrait être propriétaire de son logement.»

Malgré l'explosion des prix des propriétés au cours des dernières années à Montréal, les locataires peuvent encore accéder à la propriété en payant sensiblement le même prix qu'un loyer. «Il y a encore une grande quantité de logements à prix abordable (170 000$ et moins) sur l'île de Montréal. La preuve: on reçoit 70 demandes par mois pour obtenir une subvention d'accès à la propriété, admissible à l'achat d'un logement neuf de 150 000$ et de 170 000$ et moins (selon les conditions). Le prix moyen des propriétés acquises se situe à 136 428$», affirme Kathleen Levesque, responsable des communications du Service de la mise en valeur du territoire à la Ville de Montréal.

Pour trouver des logements à prix abordable, il suffit de magasiner et de sortir des sentiers battus. Les quartiers Centre-Sud, Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Henri, Pointe-aux-Trembles et Rosemont-La-Petite-Patrie peuvent combler la clientèle ayant un revenu modeste.

Par contre, dans le marché de la revente et dans les autres quartiers de la ville, la différence de prix entre un loyer et les mensualités hypothécaires s'accroît sans cesse.

Prix moyen sur l'île: 212 000$

Actuellement, le prix moyen d'un condo sur l'île de Montréal s'élève à 212 000$. Avec une mise de fonds de 15% et le taux d'intérêt affiché de cinq ans (6,32%), on se retrouve avec un emprunt de 180 200$, soit des paiements mensuels de 1187$. À titre de comparaison, le loyer moyen d'un logement de deux chambres sur l'île est de 620$. Conclusion: un propriétaire devra débourser 567$ de plus par mois qu'un locataire, calcule Paul Cardinal, analyste de marché à la SCHL. En 1997, cette différence n'était que de 168$.

M. Cardinal a effectué le même exercice pour l'achat d'une maison unifamiliale sur la Rive-Nord, Laval et la Rive-Sud. «Dans tous les cas, il en coûte passablement plus cher d'être propriétaire», conclut-il. Et ceci, sans compter le coût des taxes municipales.

Naturellement, cet exercice demeure bien théorique. Si un locataire déménage, il a très peu de chances de se loger à moins de 700$ par mois dans le marché actuel. C'est un secret de polichinelle que les propriétaires augmentent sensiblement les loyers lorsque des appartements se libèrent. L'écart entre le loyer et les paiements hypothécaires se trouve donc rétréci.

Alphonse Negro, spécialiste hypothécaire à la Banque de Montréal, croit qu'il est plus facile d'accéder à la propriété au prix d'un loyer en s'établissant en banlieue, où l'on trouve encore des aubaines. «Des nouvelles constructions s'y vendent à 150 000$», fait-il remarquer.

Choix intéressant

Sur le site Internet du Service inter-agence (SIA), on dénombrait à la mi-avril près de 8000 propriétés à vendre à moins de 165 000$ dans le Grand Montréal, soit 25% des inscriptions. À ce prix, le choix est encore intéressant, affirme Michel Beauséjour, de la Chambre immobilière du Grand Montréal. «N'oublions pas qu'en devenant propriétaire, on stabilise son coût de loyer pour les cinq prochaines années. Comme locataire, on devra inévitablement subir des hausses de loyer au fil des ans, encore plus si l'on doit déménager», dit-il.

L'autre option, c'est l'achat d'un plex, une façon moins coûteuse d'accéder à la propriété que d'acquérir une maison unifamiliale. Cependant, ce n'est pas pour tout le monde. «Être un bon bricoleur s'avère un pré-requis essentiel», conclut M. Beauséjour.