Ces acheteurs, attirés par les promesses du marché immobilier et subissant certainement la pression ambiante pour devenir propriétaire, ont négligé de prendre en compte toutes les dépenses liées à l'achat d'une maison. Certains d'entre eux, trop étranglés par leurs mensualités, devront malheureusement se résigner à remettre leur maison sur le marché.

Ces acheteurs, attirés par les promesses du marché immobilier et subissant certainement la pression ambiante pour devenir propriétaire, ont négligé de prendre en compte toutes les dépenses liées à l'achat d'une maison. Certains d'entre eux, trop étranglés par leurs mensualités, devront malheureusement se résigner à remettre leur maison sur le marché.

Si de telles situations sont symptomatiques d'un marché de l'habitation qui a atteint son sommet, elles ne sont pas pour autant un prélude de son effondrement.

Rappelons-nous d'abord comment l'immobilier est devenu pour plusieurs un refuge après que l'éclatement de la bulle technologique et la mise au jour des scandales financiers aient refroidi l'ardeur des investisseurs. L'adoption d'une politique monétaire accommodante, pour aiguillonner une économie en perte de vitesse, a favorisé les achats de toutes sortes, dont celui d'une nouvelle propriété.

Avec des taux hypothécaires à des niveaux historiquement bas, le marché immobilier est devenu une nouvelle source de richesse et l'un des principaux moteurs de l'économie nord-américaine. Aujourd'hui, le marché est loin d'être aussi abordable qu'il y a cinq ans et plusieurs se demandent si nous sommes entrés dans une bulle immobilière qui pourrait éclater. À cette interrogation, les experts répondent non. Si le marché immobilier ne s'écrasera pas, son rythme de croissance ira cependant en s'amenuisant.

Dans certaines parties du pays, ce phénomène est déjà bien amorcé. Au premier trimestre, le prix des maisons était toujours en hausse par rapport à l'année passée, mais la progression des prix avait une cadence moins trépidante. On remarque également que les maisons mises en vente demeurent en moyenne un peu plus longtemps sur le marché qu'il y a un an. D'autre part, bien que la Banque du Canada ne semble pas pressée de modifier son taux directeur, il est clair que lorsqu'elle bougera, ce sera pour le hausser. Une politique monétaire plus restrictive sera un frein supplémentaire à l'appétit des éventuels acheteurs.

Que l'atterrissage en douceur du marché immobilier demeure le scénario le plus vraisemblable ne veut pas dire pour autant que notre économie ne s'en ressentira pas. Prenons l'exemple du marché du travail. L'an passé, le secteur de la construction a été responsable de 30 % de tous les emplois créés au pays. Cette vigueur a permis de contrebalancer les pertes subies dans le secteur manufacturier, durement éprouvé par la concurrence des pays émergents et la force du huard.

Cette situation est sur le point de basculer. Au Québec par exemple, depuis trois mois, le nombre de travailleurs sur les chantiers est en baisse. Si l'immobilier est toujours un moteur économique, il a perdu de sa puissance, du moins pour ce qui est du secteur résidentiel. Le secteur industriel prendra-t-il le relais? C'est certainement ce que souhaitent tout ceux qui vivent des retombées de la construction.

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