Pour la firme GSM Design, il était hors de question de renier le passé, explique sa présidente Kathleen Lanni. «On voulait travailler avec l'histoire du bâtiment dans un contexte contemporain. Il était important que les futurs résidants comprennent la nature de l'édifice. On a donc ramené des éléments de l'histoire de l'entrepôt frigorifique, comme des reproductions de photos d'époque du Vieux-Port accrochées dans les couloirs.»

Pour la firme GSM Design, il était hors de question de renier le passé, explique sa présidente Kathleen Lanni. «On voulait travailler avec l'histoire du bâtiment dans un contexte contemporain. Il était important que les futurs résidants comprennent la nature de l'édifice. On a donc ramené des éléments de l'histoire de l'entrepôt frigorifique, comme des reproductions de photos d'époque du Vieux-Port accrochées dans les couloirs.»

Le thème de la structure s'impose. Pas question de dissimuler les grosses colonnes en béton qui soutiennent l'édifice. D'autant plus qu'elles créent un lien entre le passé et le présent, car les appartements ont un esprit farouchement contemporain. Les espaces sont dégagés et très lumineux. Certains condos comptent jusqu'à trois chambres.

Bien que le contraste entre l'enveloppe et l'intérieur de l'édifice soit grand, ce passage du bâtiment historique vers un design d'intérieur contemporain se fait tout en douceur grâce à l'utilisation de matériaux nobles et indémodables, comme le marbre et le granit. Mais c'est surtout grâce à la couleur qu'on arrive à créer de l'harmonie entre les époques. «Dans la sélection des bois, par exemple, on a choisi des essences qui se marient avec les teintes des briques de l'édifice: le chocolat, le rouge et le beige.»

Regard sur le fleuve

La piscine, les salles de dégustation, d'entraînement et de réception ainsi que l'entrée principale donnent sur le fleuve, poursuit Kathleen Lanni. «On a toujours l'impression d'être sur l'eau, un peu comme si on était en croisière. C'est une autre façon de faire le lien avec le Vieux-Port; on regarde dehors, et on ne voit que de l'eau.» Ces espaces communs, situés sur les deux premiers étages, ont d'ailleurs constitué tout un défi pour la designer et l'architecte du projet, Bruno Verenini, du Groupe Arcop. C'est en effet à cet endroit qu'on déchargeait la marchandise. Les lieux ont donc une configuration assez particulière et sont marqués par d'immenses dalles de béton qui servaient à conserver la fraîcheur.

Et comme la lumière naturelle ne peut pénétrer dans les entrailles du bâtiment, Kathleen Lanni et l'éclairagiste ont mis la lumière en vedette dans les couloirs. «Sur les colonnes, on a joué avec l'éclairage pour donner l'impression qu'il y avait des puits de lumière.» Une autre façon de marier les colonnes et la lumière, les deux piliers de cet immeuble résidentiel hors du commun.

Est-on allé trop loin?

Héritage Montréal était heureux de voir ce bâtiment reprendre vie, même si cela nécessitait certains ajustements pour répondre aux exigences de ses nouvelles fonctions.

Cela était fort acceptable et encourageant, souligne Dinu Bumbaru, directeur des politiques de l'organisme. «Malheureusement, ce qui devait être des ajustements, la création de fenêtres dans l'élégante enveloppe de briques par exemple, est devenu une réfection totale. Ainsi, l'enveloppe a perdu son authenticité et un peu de son originalité qui reposait sur le défi que les architectes d'origine avaient su relever: faire de ce qui aurait pu n'être qu'une boîte en brique, érigée sur une charpente de béton, un édifice avec une présence réelle et heureuse situé à ce point d'accueil des navires.

Quant aux quatre appentis magnifiques qui dominaient l'ensemble de leur béton blanc, ils sont maintenant un peu dominés eux-mêmes par l'abondance de verre.» Somme toute, le projet aurait peut-être pu bénéficier d'une attention plus soutenue quant aux éléments touchant l'aspect patrimonial.