L'augmentation du nombre de maisons disponibles dans la plupart des grandes villes du pays a enlevé une certaine pression des épaules des acheteurs potentiels, même si les prix ont continué à progresser à un rythme soutenu au premier trimestre de 2005. C'est ce qui ressort d'un rapport publié hier par la firme Royal LePage.

L'augmentation du nombre de maisons disponibles dans la plupart des grandes villes du pays a enlevé une certaine pression des épaules des acheteurs potentiels, même si les prix ont continué à progresser à un rythme soutenu au premier trimestre de 2005. C'est ce qui ressort d'un rapport publié hier par la firme Royal LePage.

«On assiste à un marché plus équilibré», a résumé Gino Romanese, vice-président principal des Services immobiliers Royal LePage.

«Depuis deux ou trois ans, quand on trouvait une propriété, il fallait négocier immédiatement en offrant presque le prix que le vendeur exigeait, sinon plus, a-t-il poursuivi. Maintenant, les acheteurs vont avoir un peu plus de temps.»

Selon M. Romanese, les aspirants proprios prennent désormais «quelques semaines supplémentaires» pour faire leur choix, puisque le nombre de propriétés à vendre est revenu à des niveaux plus acceptables.

«Cette remontée est très importante parce qu'elle enlève toute la pression chez les acheteurs, a expliqué Michel Beauséjour, chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal. En 2002, s'ils trouvaient une maison, ils faisaient une offre et l'achetaient. Maintenant, ils peuvent se revirer de bord et en visiter quelques-unes. Ils ont un plus grand choix.»

Un changement de cap très palpable sur le terrain, a souligné Nathalie Clément, directrice de La Capitale du Mont-Royal. Dans les très prisés secteurs du Plateau et de la Petite Italie, les délais de vente moyens s'élèvent depuis janvier à deux ou trois mois, alors que les propriétés s'envolaient auparavant en moins de 30 jours, a-t-elle indiqué.

«Le week-end dernier, un de nos agents a placé trois petites annonces dans La Presse et il n'a reçu aucun appel!», a illustré Mme Clément.

Selon la directrice, cette nouvelle attitude plus relax des acheteurs affecte surtout les vendeurs qui essaient d'obtenir un prix démesuré. «Si la résidence est le moindrement dans les normes et qu'on demande le gros prix, elle va rester longtemps sur le marché.» Ceux «qui se basent sur des comparables vendus» concluent encore des transactions rapides, ajoute toutefois Mme Clément.

Par ailleurs, malgré des délais un peu plus longs, le marché demeure encore favorable aux vendeurs, a indiqué Nathalie Clément. Dans un marché «équilibré», les maisons restent en vente entre quatre et six mois. Or, dans la région métropolitaine, le délai moyen était de 73 jours au premier trimestre de 2005, contre 64 jours en moyenne l'an dernier.

Hausse marquée des prix

Si elles quittent le marché un peu moins vite que l'an dernier, les résidences se vendent plus cher. Beaucoup dans certains cas. À l'échelle canadienne, l'augmentation de la valeur de tous les types de propriétés a été «légèrement supérieure» depuis le début de 2005 que pendant le trimestre correspondant l'an dernier.

Depuis un an, le prix moyen du condominium a bondi de 7,6 % (180 987 $), celui du bungalow individuel de 7,1 % (256 093 $) et celui de la maison standard à deux étages, de 6,9 % (313 214 $).

À Montréal, le prix moyen d'un bungalow a augmenté de 6,6 % (202 000 $) et celui de l'appartement en copropriété (condo) standard, de 5,2 % (189 532 $). Les maisons à deux étages se sont quant à elles vendues 316 185 $ en moyenne, une hausse de presque 10 %.

Les analystes de Royal LePage attribuent cette augmentation marquée à «la forte demande maintenue et (à) la confiance en la persistance des faibles taux d'intérêt».

Et ce n'est pas fini. «Les prix de vente moyen à Montréal vont augmenter plus que la moyenne canadienne selon nous cette année, a signalé Gino Romanese. La hausse sera d'environ 8 %, contre 5 % au Canada.»

Le nombre de transactions devrait lui aussi connaître des sommets, dit M. Romanese. «Selon nous, 2005 sera une autre année record, ou sinon la deuxième meilleure que l'immobilier aura jamais connue à Montréal.»

Les prix des masons grimpent encore

Variation entre le premier trimestre de 2004 et celui de 2005:

Bungalow individuel / Condo standard

- Montréal: +6,6 % / +5,2 %

- Dorval: +0,7 % / +2,7 %

- Lachine: +6,4 % / -2,6 %

- Boucherville: +12,9 % / +16,7 %