Les adeptes du concepteur de la célèbre maison Fallingwater vont savourer le nouvel ouvrage Frank Lloyd Wright: Archives. Glissé dans un coffret, ce livre renferme non seulement des fac-similés, mais aussi un CD contenant des enregistrements d'entrevues et de conversations.

Les adeptes du concepteur de la célèbre maison Fallingwater vont savourer le nouvel ouvrage Frank Lloyd Wright: Archives. Glissé dans un coffret, ce livre renferme non seulement des fac-similés, mais aussi un CD contenant des enregistrements d'entrevues et de conversations.

Insérés dans des pochettes en papier translucide, des copies de croquis et de lettres (incluant les ratures, parfois même les taches de café) sont offertes. Des reproductions de manuscrits et de brochures sont également proposées.

Dès les premières pages, on découvre le livret Kindergarten Gifts and Occupation réalisé par un éducateur allemand qui inventa les jardins d'enfants. Ce petit livre, un cadeau de sa mère, éveilla Wright à la «structure rythmique de la nature».

Né dans le Wisconsin rural en 1867, l'architecte arrive à Chicago avec 7 $ en poche. Il est d'abord engagé au salaire d'un traceur dans un cabinet. Plus tard, il travaille pour les architectes Adler et Sullivan, deux grandes figures de l'«école de Chicago».

À partir de ce moment, les péripéties professionnelles et les frasques sentimentales vont s'entrecouper tout au long du récit.

Un chapitre est consacré aux Prairie Houses. En développant ce style, l'objectif du concepteur était de redéfinir l'architecture américaine. Wright écarta alors les modèles importés par les architectes du 19e siècle. Cherchant une solution pour les besoins d'une famille contemporaine, il diminua les hauteurs moyennes, élimina les greniers et les caves et introduisit des espaces fluides, avec des murs de verre décorés et un foyer central. Les lignes horizontales fortes des maisons soulignent le lien du bâtiment avec le sol. Un sens nouveau des valeurs spatiales dans l'architecture était né!

Côté coeur, l'architecte se marie d'abord avec Catherine Lee Tobin, en 1889. Il construit alors sa propre maison à Oak Park. En 1909, après avoir reçu une proposition d'une monographie sur son oeuvre, il quitte sa famille et part en Europe avec une cliente dont il est tombé amoureux: Mamah Borthwick Cheney.

Wright bâtit Taliesin comme un refuge pour la vie qu'il partageait avec Mamah, près de Spring Green, au Wisconsin. Au déjeuner du 15 août 1914, tandis que Wright travaillait à Chicago sur les Midway Gardens, un domestique devenu fou ferma toutes les portes sauf une, mit le feu à Taliesin, et assassina Mamah, ses deux enfants et quatre autres personnes.

Anéanti, Wright reconstruisit Taliesin en mémoire de Mamah, et l'abandonna ensuite presque entièrement pendant 10 ans. Il partit au Japon et en Californie pour de grandes commandes architecturales.

L'ouvrage nous illustre fort bien comment l'art japonais joua un rôle essentiel dans l'évolution de Wright. Peu après la tragédie de Taliesin, Wright reçut une note d'une étrangère: Miriam Maud Noel. Celle-ci l'accompagna au Japon quand les travaux de l'Imperial Hotel commencèrent.

Après son retour en 1922, il épousa ensuite Miriam Noel, même si cette relation était sur le déclin. Six mois plus tard, Miriam l'abandonna. Moins d'un an après, l'architecte rencontra celle qui deviendra sa troisième épouse: Olgivianna Hinzenburg. Une reproduction du faire-part de mariage dessiné par Wright est donnée.

Enfin, l'un des chapitres les plus fascinants est celui intitulé: glorieux retour (1934-1940). On y raconte, entre autres, l'histoire de la Fallingwater. Littéralement fascinante, cette maison de campagne en Pennsylvanie demeure l'une des résidences privées les plus connues au monde. Inspiré par les lieux, Wright choisit de bâtir la maison en porte-à-faux directement sur la cascade d'eau où les propriétaires avaient si souvent piqueniqué.

Privilégiés, les lecteurs de Frank Lloyd Wright: archives peuvent jeter un oeil sur un plan de Fallingwater. Il faut toutefois y mettre le prix.

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FRANK LLOYD WRIGHT: ARCHIVES, Margo Stipe, Éditions du Seuil, 96 pages. Prix: 99,95 $.