Des objets mille fois repensés, réfléchis, simplifiés. Us & Coutumes, contrairement à ce que son nom évoque, cherche constamment à remettre en question les façons de faire pour, au final, faciliter le quotidien.

Us & Coutumes découle de la rencontre de Jean Darveau, ébéniste, et de Vincent Cloutier, designer industriel. Après avoir collaboré sur un projet d'aménagement intérieur, leur désir de collaborer prend tranquillement forme en août 2012 autour d'une réflexion.

« Les gens habitent de plus en plus dans des petits appartements ou des condos, constate Vincent Cloutier, et on trouvait qu'il y avait peu de choix en dehors des objets de luxe très imposants et le tout-fait à la IKEA. »

Les deux s'associent pour fonder Us & Coutumes et offrir des meubles de qualité, tout en restant le plus abordable possible. Bref, faire un produit qu'eux-mêmes achèteraient.

Leur pièce-vedette, le banc B3, est le parfait exemple de leur philosophie. Pas moins de 20 prototypes furent nécessaires pour concevoir le produit qu'ils souhaitaient : un banc simple, mais élégant, facile à assembler (tous les meubles sont livrés à plat dans une boîte).

Mais ce sont parfois les détails qui font toute la différence : le banc se déplace facilement, grâce à ses poignées. Et sa tablette réglable de cordelette (pour sécher et aérer bottes et mitaines) fut longuement réfléchie pour permettre un ajustement en hauteur rapide et éviter les goujons ou les vis apparentes.

DEUX TÊTES...

Une des forces de la jeune entreprise est de combiner les visions, parcours et expériences de ses fondateurs. Vincent Cloutier, jeune designer industriel, a terminé ses études il y a trois ans ; Jean Darveau, homme à tout faire, roule sa bosse comme ébéniste depuis plusieurs années. Et c'est l'Atelier 001-A, fondé par Jean, qui est le fabricant officiel d'Us & Coutumes.

Même si Vincent Cloutier a une formation de designer, les deux partenaires travaillent ensemble à la conception, se relançant constamment. Ils réfléchissent aux façons dont les gens utilisent leurs objets. « On a aussi une réflexion sur leur non-utilisation », ajoute-t-il. Pas question que leurs créations viennent encombrer les (petits) appartements lorsqu'ils ne sont pas utilisés.

Ainsi, leur marchepied pliable, ou la planche à découper Tulum en merisier massif qui a été dotée d'une poignée pour l'accrocher. La poignée facilite également la manipulation du lourd objet (la durabilité a parfois un poids : 3,3 lb, pour être précis!)

RESSOURCES LOCALES

Les créations d'Us & Coutumes sont donc pensées et fabriquées ici. Vincent Cloutier et Jean Darveau préconisent également des bois locaux: frêne, cerisier, merisier en particulier. «Certains clients aimeraient parfois des pièces en teck ou en acajou, mais nous refusons toujours», explique Vincent. En effet, un bois exotique peut mal réagir à nos climats québécois.

Le mobilier est également conçu pour engendrer le moins de perte possible, précise Jean Darveau... incapable de jeter la moindre retaille. «C'est important de valoriser au maximum la ressource. Cet arbre-là, ça lui a pris 60 ans à pousser, il faut respecter le produit!», précise avec passion l'ébéniste. Il récupère les retailles pour en tirer des petits objets ludiques.

Les meubles et objets d'Us & Coutumes sont en vente en ligne. Un choix qui permet aux artisans de contrôler au maximum leurs coûts tout en gardant un contact direct avec les clients.