Vous voulez transformer vos placards? Vous devrez peut-être aussi changer dans la tête! Sophie Legault, organisatrice résidentielle, auteure, jeune maman et maintenant coach de vie, réfléchit sérieusement au désordre depuis l'an 2004, année où elle a créé sa propre entreprise. Elle réédite, ce mois-ci, son livre Vaincre le désordre. Échanges avec une philosophe de l'ordre, une fine mouche qui fait mouche.

Q S'il n'y avait qu'une chose à retenir sur l'ordre dans une maison, que serait-elle?

R Éliminer. Ne garder que les choses essentielles, et un petit peu de superflu. Vous aurez gagné une qualité de vie lorsque chaque recoin sera utilisé à son plein potentiel, quand les gestes quotidiens seront sans entrave, quand les achats passés serviront et que les achats futurs seront planifiés. Vous pouvez atteindre ce but, mais... au terme d'un processus qui deviendra un entraînement quotidien.

Q Par où commencer à gravir cet Everest?

R On commence par son propre territoire intime: son tiroir de sous-vêtements, ses bijoux, ses vêtements, la lingerie. Ça ne peut pas être trop rapide. Il faut prendre le temps de bien définir ses besoins.

Q Le rangement est-il surtout une affaire de femmes?

R Même si certains hommes excellent dans le rangement, ce sont les femmes qui demandent des consultations.

Q Arrive-t-il qu'une cliente se heurte au refus obstiné de son compagnon ou d'un enfant?

R Ça ne m'est jamais arrivé, au contraire, ils sont contents! Le problème vient beaucoup plus de la personne qui m'engage: les gens ne veulent pas se faire dire qu'ils ont trop de choses! Dès le premier coup de téléphone, on me demande quoi acheter pour se préparer à notre rencontre. Rien, je réponds. Vous avez déjà trop de tout.

Q Quelle est l'erreur la plus fréquente?

R Essayer d'imposer à un enfant un ordre parfait. Avoir de l'ordre ne signifie pas que tout soit toujours impeccable. Mais avec un bon système, les choses se rangent en un clin d'oeil. C'est plus facile si la chambre est subdivisée en zones: dans la zone jouets, une zone poupées, elle-même divisée en sous-zones d'accessoires, de vêtements, etc. Avec des enfants, un bon tri tous les trois mois n'est pas de l'énergie perdue. Leurs besoins changent rapidement.

Q À quoi cela sert-il que les choses soient bien rangées?

R Ça permet de connaître son inventaire au premier coup d'oeil. On économise ainsi du temps, de l'argent, de l'énergie, des disputes familiales... L'organisation résidentielle ressemble beaucoup à la gestion d'une entreprise. Elle permet de répartir les obligations sans être perçue comme une mégère. Une famille reconstituée, par exemple, devra, au début, investir beaucoup de temps dans l'organisation de la résidence. On peut dire aussi que faire son tri régulièrement allégera la tâche de notre exécuteur testamentaire.

Q Il doit bien y avoir des cas où c'est l'espace qui manque et non les affaires qui sont en trop?

R Pas dans ma philosophie. Si vous vivez dans un 1, vous devez faire en sorte que vos possessions y correspondent. Autrefois, ils étaient 9, 10 ou 11 dans des logements où nous vivons à 3 aujourd'hui.

Q Pourquoi une formation de coach de vie, en plus de vos compétences en organisation résidentielle?

R Je me suis rendu compte que, souvent, le problème n'était pas réglé même une fois la maison bien rangée. Il ne tardait pas à se manifester de nouveau. Il faut donc trouver la cause profonde du comportement qui génère la pagaille. Le coach peut ainsi aider à atteindre un double but: un esprit quiet dans une maison apaisante. Ça prend un ensemble de moyens.

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Ressources

> Vaincre le désordre, dans sa tête et dans sa maison, de Sophie Legault, éd. Publistar.

> Trucs et remèdes de grands-mères de madame Chasse-taches, de Louise Robitaille, éd. Publistar.

> 1001 trucs, de Nancie Ferron, éd. La Semaine.

> Magazine Je décore, Rangements et solutions futées.

> Au Printemps, California Closet, IKEA, Rona, Home Depot, HomeSense, Canadian Tire, Dollarama.

> Tupperware.ca