Selon Sophie Côté, chaque petit manteau qu'elle tricote pour des abat-jour a de la personnalité. En effet, chacune des créations exprime sa liberté de forme. «Je n'ai pas de patron. C'est en quelque sorte du free form crochet. C'est du tricot débridé», souligne la femme de 33 ans.

Il y a un an, elle a ouvert un petit commerce à Québec, dans Limoilou, l'Atelier boutique Softi. C'est là qu'elle laisse libre cours «aux choses ressenties» et fait aller son imagination pour créer des pièces uniques, des «petits êtres» qui s'étirent autour de structures en métal. Celles-ci faisaient partie d'abat-jour achetés ou récupérés auprès d'amis et de connaissances.

L'idée lui est venue quand elle a voulu décorer une de ses lampes à la maison. En fait, son conjoint travaille dans les luminaires et, dès son plus jeune âge, elle a toujours vu sa mère tricoter. «Ma mère m'a montré comment faire. Elle a étudié les beaux-arts à Paris. C'est une artiste, au fond. Depuis que je suis petite, j'ai toujours eu en cadeau des choses tricotées par elle. Il y a beaucoup d'artistes dans la famille, mais avant je ne croyais pas que j'étais à la hauteur.»

Mère de deux petites filles de 4 et 2 ans, elle vit l'action qui en découle. Le tricot lui permet une forme de libération du quotidien, un antidote au stress. «Quand je me mets là-dedans, pendant quatre heures, c'est une grande méditation.»

Les abat-jour tricotés par Sophie Côté s'insèrent sur des lampes à pied ou des plafonniers. Il ne reste qu'à acheter le fil, la plaque et l'ampoule en quincaillerie. Et, précise-t-elle, il n'y a pas de danger d'incendie. «La laine n'est pas porteuse de feu, c'est moins dangereux que du tissu.»