Jean-David Morneau est âtrier-maçon: il conçoit et construit des foyers. Pour lui, le foyer de masse est «un objet de première nécessité dans un pays nordique», où il est impératif d'avoir un système de chauffage vraiment efficace.

«Ce n'est pas un objet de luxe, soutient-il, c'est vivre avec l'hiver, assumer sa nordicité. Ce mode de chauffage apporte confort et autonomie.»

Établi en coopérative de travail -L'Esprit du lieu- avec deux complices, Jean-David offre des foyers de masse autrichiens au design conçu sur mesure, en fonction des besoins en chauffage et de l'esthétique de la maison.

Le foyer de masse est finlandais, d'habitude, en Amérique du Nord: une structure le plus souvent rectangulaire, en briques ou en pierres, qui emmagasine la chaleur d'une ou de quelques flambées, pour la restituer graduellement en 24 heures. Son petit cousin autrichien, lui, fonctionne sur un cycle de 12 heures.

«Un cycle de 24 heures ne peut être arrêté, même si la journée est chaude et ensoleillée, expose Jean-David. Avec un cycle de 12 heures, on fait un feu avant la nuit et, le lendemain matin, on décide, suivant le temps qu'il fait, jusqu'à quel point on chargera le foyer. Cette flexibilité se marie bien avec le chauffage solaire passif.»

Le plaisir du design

Briqueteur et maçon (de l'École des métiers de construction de Montréal), Jean-David a appris à concevoir des foyers à la capacité calculée sur mesure à la Kachelofen Masonry heater school of Canada, en Nouvelle-Écosse, sous la direction de l'ingénieur Ernst Kiesling, référence internationale dans ce domaine.

Une fois les calculs effectués en fonction de l'espace à chauffer, sa compagne et associée, la designer Andrée Perreault, se met à son tour à la table à dessin. «Jean-David me donne la surface de chauffe, indique-t-elle, à partir de quoi je travaille les formes, puis la couleur et la finition. C'est ça le plaisir du foyer autrichien: on peut faire du design!» Andrée se spécialise dans les enduits à la chaux: «C'est une des meilleures finitions pour la qualité de l'air, en plus de constituer une masse thermique.»

En fait, science du foyer et créativité esthétique s'influencent l'une et l'autre, jusqu'à ce que, d'esquisse en esquisse, le foyer s'intègre harmonieusement à son milieu. Le foyer autrichien peut loger sous un escalier de bois ou même, pourquoi pas, constituer quelques marches. Il peut monter à l'étage et y prendre la forme d'un banc, d'un muret... Intégré à un mur de division, «c'est un sauve-espace qui me fait particulièrement tripper», confie Jean-David.

Le troisième partenaire de la coopérative, Vincent Trottier, menuisier, complète le travail d'intégration avec l'ajout d'un banc, d'une boîte de recouvrement ou tout autre élément unificateur. Il se spécialise, de plus, dans les enduits marocains.

Combien?

Il faut investir minimalement 13 000$ pour un petit foyer de masse autrichien de 5 kwh, «prêt-à-chauffer» (fondation, cheminée et finition de base incluses). À compter de 15 000$, on peut avoir un foyer autrichien «prêt-à-chauffer» de 7 kwh (l'équivalent de 7 grandes plinthes électriques de 1000 watts). À titre de comparaison, un foyer de masse finlandais de 7 kwh, «prêt-à-chauffer», coûte au minimum 18 000$.

www.lespritdulieu.ca

https://mha-net.org/

www.canadiankachelofen.com