Reculer de 100 ans en arrière pour vivre l'atmosphère d'un village des années 20, c'est l'expérience d'hébergement que propose la Corporation du parc régional de Val-Jalbert. Calqué sur le modèle d'une ville minière, le village de Val-Jalbert, situé à quelques kilomètres de Chambord au Saguenay-Lac-Saint-Jean, fut érigé au début du XXesiècle, à l'initiative d'une compagnie de pulpe à papier, pour y loger des ouvriers.

Au plus fort des activités, près de 1000 personnes vivaient sur place. On y trouvait entre autres une église, un magasin général, une école et quelque 80 maisons. Or, la ville industrielle ne survivra qu'une trentaine d'années avant de devenir l'énigmatique village fantôme de Val-Jalbert en raison du déclin de l'industrie des pâtes et papiers et surtout du krach de 1929, qui a anéanti l'ensemble de l'économie.

Aujourd'hui constitué d'une quarantaine de bâtiments d'époque, Val-Jalbert a repris vie à la fin des années 60 grâce à René Lévesque, alors ministre libéral des Richesses naturelles, qui intégrera le site au réseau des parcs du Québec. Et 40 ans plus tard, le village continue d'exercer une fascination sur les gens qui, en quelques secondes, y effectuent un véritable saut dans le temps.

Or, depuis l'an dernier, des milliers de dollars ont été injectés pour renforcer cette impression de retour au passé, notamment par la rénovation des lieux d'hébergement.

Revitalisation

Joint au téléphone, le directeur de la Corporation de Val-Jalbert, Danny Bouchard, explique qu'un des objectifs du projet de revitalisation du site a été de redécorer les chambres du magasin général et des maisons d'ouvriers au goût des années 20, et ce, sans sacrifier le confort moderne et les nouvelles technologies.

«C'est en s'inspirant de décors à la page au début du XXe siècle, dit-il, que les designers ont fait le choix des couleurs, des matériaux, des moulures caractéristiques des maisons de cette époque. Nous voulions que le modernisme se conjugue avec des éléments du passé», précise encore M. Bouchard. Résultat : dans plusieurs pièces, les murs en lattes de deux pouces ont été préservés. Et si les meubles-lavabos ont des lignes contemporaines, la robinetterie est de facture ancienne. Pour accentuer la rusticité des chambres à coucher, on a installé des planches de bois de grange comme tête de lit. Le caractère rustique se mélange aux éléments du confort moderne.

La Corporation de Val-Jalbert a de plus choisi d'exploiter au maximum le potentiel du site grâce à un belvédère qui surplombe les chutes et la rivière Ouiatchouan. Un circuit de sentiers pédestres encercle le parc de Val-Jalbert. Et pour vraiment s'imprégner de l'ambiance qui régnait à l'époque, les visiteurs peuvent profiter d'un forfait qui inclut une visite guidée du site, un repas gastronomique, une nuitée et un petit-déjeuner au moulin.

«Or, c'est dans le silence du matin que les personnes hébergées franchissent la ligne du temps, insiste M. Bouchard, parce que là, ils se réveillent au rythme d'un village des années 1900. Et ils ressentent le frisson d'être dans un village fantôme.»

Même si le village de Val-Jalbert s'est assoupi pour l'hiver, les activités reprendront au printemps, notamment pour les groupes organisés, précise M. Bouchard. Pour avoir de plus amples informations sur cet attrait touristique, vous pouvez aller au www.valjalbert. com ou communiquer sans frais au 1 888 675-3132.