Brosses à dents en pots de yaourt recyclés, couverts en bambou, machines à laver qui fonctionnent à la force du poignet: le salon électroménager international de Chicago, l'un des plus grands au monde, insiste sur les économies d'énergie pour séduire de nouveaux clients.

Les contenants réutilisables, comme les bouteilles d'eau, les gobelets à café et le sac à sandwich en tissu, ou encore la machine à laver le linge miniature qu'il faut actionner à la main font partie des produits qui seront présentés au grand public du 11 au 13 mars par quelque 2.000 exposants.

Il y a aussi Sodastream, une entreprise qui propose des machines à soda pour remplacer son Coca-Cola par un soda fait maison. Les Américains ont toujours adoré les sodas «maison». Ce qui est nouveau, c'est de mettre en avant l'aspect «bon pour l'environnement» induit par ce type de consommation, un argument marketing.

Comme pour enfoncer le clou, sur le stand de Sodastream, une cage enferme 10 000 bouteilles et canettes vides qui symbolisent la consommation moyenne d'une famille en cinq ans. Avec Sodastream, plus de bouteilles, plus de canettes et plus de sacs en plastique pour les porter. Tout autour de la cage, des écrans montrent les dégâts écologiques que provoque la consommation de masse. On peut y voir ces îlots de déchets en plastique flottant à la surface de la mer à cause des 340 milliards de bouteilles et canettes qui sont, chaque année, jetées n'importe où au lieu d'être recyclées. Ou ces oiseaux englués dans du pétrole, l'hydrocarbure nécessaire à la fabrication des bouteilles. «Avec Sodastream, plus de bouteilles et de canettes dans votre vie», déclare Kristin Harp, directrice marketing États-Unis de la marque.

«Cela réduit considérablement vos gaspillages», martèle-t-elle. Et cela profite aussi à Sodawater qui vend une centaine de sirops pour aromatiser les sodas. Si tous ces produits peuvent avoir un impact sur l'environnement en changeant le comportement des consommateurs, nombre d'entreprises font aussi en sorte de réduire directement leur empreinte carbone en modifiant leur façon de produire.

Réduire les quantités d'eau utilisées dans la chaîne de production et les emballages des produits vendus sont les techniques les plus couramment utilisées. L'entreprise Handi-Foil a récemment pris la décision de passer au «100% recyclé» pour l'aluminium de cuisine qu'elle vend aux Américains. Et depuis, ses ventes ont augmenté de 6% malgré la légère hausse des prix induite par cette petite révolution.

Jeffrey Rosenholtz, spécialiste du recyclage du plastique et consultant pour l'entreprise de conseil Nextlife, estime qu'il faut inciter les consommateurs à «se mettre au vert» pour aider les entreprises à faire leur révolution verte. «La plupart du temps, les entreprises sont complètement débordées», explique le consultant. «Alors on essaye de leur faciliter la tâche».