Il suffit parfois d'épicer une recette pour la rendre plus savoureuse. En décoration, la même logique s'applique. Des coussins colorés, une housse pimpante, un cadre lumineux peuvent apporter une touche de fantaisie à un décor classique. C'est ce qu'a perçu la designer Josée Chouinard en habillant de façon originale deux fauteuils que Véronique Martineau avait hérités de sa mère.

Avant de subir leur transformation, les deux fauteuils étaient recouverts d'un tissu d'une autre époque et cadraient mal avec l'ameublement de cuir du salon. Par contre, Véronique tenait à les garder pour des raisons sentimentales et pratiques, explique la designer. Le défi était donc de trouver des tissus ou des motifs qui, tout en étant amusants, ne briseraient pas l'harmonie des lieux.

 

«J'avais l'option de rester dans la sobriété ou d'aller dans un style éclaté», précise Mme Chouinard. Après consultation, tout le monde est tombé d'accord pour ajouter une touche d'originalité à la pièce. Les couleurs ternes ont été écartées au profit d'un tissu Kravert à pois et d'un recouvrement en Elmo suède rouge et crème. Les pois ont servi à habiller le plus petit des deux sièges. Une enveloppe d'autant plus pratique qu'elle est déhoussable. Quant au fauteuil de style Queen Ann, il a été recouvert pour une moitié en rouge, pour l'autre en crème avec en extra deux boutons dorés aux extrémités du dossier.

Pour Josée Chouinard, les deux fauteuils sont un beau clin d'oeil à l'audace. Et malgré leur genre éclaté, ils reprennent la couleur de la carpette et celle des cuirs du sofa. «Par contre, un bon rembourrage coûte cher, tient à préciser la designer. Il n'y a pas d'économies à faire par rapport à du neuf, surtout si vous devez ajouter du rembourrage, solidifier la structure et la reteindre. De plus, ce type de travail doit être confié à des experts, poursuit Mme Chouinard, autrement le résultat risque d'être décevant.»

Mais Véronique Martineau était prête à mettre le prix pour conserver un souvenir de sa mère. Des fauteuils qu'elle-même léguera peut-être un jour à ses enfants.