La présence du mobilier actuel dans le «450» vient d'atteindre de nouveaux sommets avec deux ouvertures récentes: celles des magasins Roche-Bobois et Maison Corbeil, à Laval. Notez: ces deux commerçants montréalais reconnus pour leurs meubles de style contemporain ont volontairement choisi d'ouvrir une autre boutique ou d'agrandir, dans le cas de Maison Corbeil, non pas au centre-ville, mais en banlieue.

«Nous avons expressément cherché à ouvrir un nouveau magasin à Laval pour répondre à une clientèle du Nord qui n'a plus envie de venir au centre-ville en raison des embouteillages et des problèmes de stationnement», explique Stéphane Bisson, directeur général des magasins Roche-Bobois de l'est du Canada. Celui-ci précise que l'inauguration officielle de la boutique, située boulevard Le Corbusier, se déroulera cet automne.

 

De leur côté, les dirigeants de Maison Corbeil ont acquis un terrain en face du Carrefour Laval, le long de l'autoroute des Laurentides, avant de quitter leur local du boulevard Le Corbusier.

En juin dernier, ils ont inauguré leur nouveau magasin aux allures de salle d'exposition. La superficie des lieux? Près de 45 000 pieds carrés. Sans compter que le bâtiment de briques de béton et de crépi est doté d'un vaste stationnement de 125 places.

«Notre objectif était de créer une destination, affirme Éric Corbeil, vice-président. Les gens viennent ici parce qu'ils veulent voir la marchandise et non la choisir dans un catalogue. Sans compter que notre situation, à proximité des autoroutes 15 et 440, permet d'attirer des clients d'un peu partout au Québec», ajoute-t-il.

Magnifiquement aménagé par Colette Corbeil, la femme du fondateur de la bannière, le magasin lavallois - lumineux et aux plafonds vertigineux - permet de découvrir une multitude de pièces de mobilier, dont plusieurs réalisées par des entreprises québécoises: Italdivani, Poitras, G. Romano, Huppé (qui fabrique la marque Maison Corbeil) et LucyAu. Sans oublier Tapage. Établie à Saint-Marc-des-Carrières, cette entreprise fabrique et importe du mobilier destiné à la chambre, à la penderie de type walk-in, au téléviseur, au salon et à la salle à manger. Il est possible de découvrir plusieurs de ses modèles dans un espace réservé.

Détail: les marques européennes avant-gardistes telles que Ligne Roset et Flou sont exposées uniquement au magasin de Montréal. Quant à la collection intitulée Pur, elle est unique au magasin de l'île Jésus et comporte du mobilier en bois clair (très tendance!) conçu dans un esprit rustique radicalement modernisé.

La nouvelle collection de meubles Calvin Klein Home est, elle aussi, exclusive au commerce de Laval.

Parmi les attraits de l'endroit, il y a la section dite Must. Elle rassemble des meubles abordables (comme un canapé capitonné en cuir rectifié à 995$ ou un petit sectionnel à 1895$), des copies de modèles branchés fabriquées en Asie et une multitude d'accessoires à la mode, dont des coussins en «cailloux» de laine de Ronel Jordaan, d'Afrique du Sud.

«L'adepte de design hyper pointu ne viendra pas chez nous, car ce n'est pas notre créneau, fait remarquer Éric Corbeil. Nous sommes plutôt une sorte de Simons du meuble, car nous proposons à la fois des signatures cotées et une marque maison établie.»

Enfin, M. Corbeil rappelle que Laval regroupait déjà, dans les années 80 et au début des années 90, plusieurs hauts lieux du design. «Nous étions à Laval à l'époque, mais il y avait aussi Château d'aujourd'hui (fermé en 1995), Mariette Clermont (à Laval depuis 1976) et Domicil (fermé).»

Selon le spécialiste du marketing en matière de mobilier, posséder un commerce dans l'île de Montréal est souhaitable, mais non vital.

La preuve? La dirigeante de la marque de cuisine actuelle Mobalpa a d'abord établi sa salle d'exposition à Laval pour en ouvrir une seconde à Brossard, dans le Quartier DIX30, en octobre dernier.

Léo Gauthier, copropriétaire d'Esprit-Nouveau, une boutique spécialisée dans le mobilier contemporain principalement fabriqué au Québec, renchérit: «Nous sommes à Laval depuis notre ouverture et nous n'avons jamais souffert d'être en banlieue. Au contraire!»