Vous les verrez peut-être chez vous un jour. Ce sont les cinq projets finalistes du concours de design L'aluminium innove à la maison, organisé par Alcoa. Les designers étaient invités à proposer un produit en aluminium destiné à l'entrée, question de valoriser l'utilisation domestique de ce matériau.

Vous les verrez peut-être chez vous un jour. Ce sont les cinq projets finalistes du concours de design L'aluminium innove à la maison, organisé par Alcoa. Les designers étaient invités à proposer un produit en aluminium destiné à l'entrée, question de valoriser l'utilisation domestique de ce matériau.

 Le jury a reçu 37 candidatures. «On a écrit une petite page d'histoire du design industriel au Québec, car il n'y a jamais eu une aussi grande participation à un concours», s'enthousiasme Mario Gagnon, président de l'Association des designers industriels du Québec (ADIQ).

 «On a été extrêmement impressionnés par la qualité des travaux», commente pour sa part François Racine, directeur du développement des affaires chez Alcoa Canada.

Monolithe d'accueil

 Mario Gagnon, président d'Alto design, est un mordu d'architecture. Il déplorait que les différentes fonctions entourant la porte d'entrée soient assurées par des appareils hétéroclites. Pourquoi ne pas les intégrer dans un unique objet, bien intégré et efficace?

 La borne utilitaire qu'il propose peut afficher l'adresse, éclairer l'entrée, accueillir la sonnette, porter un intercom, recevoir les circulaires... Simple comme un monolithe, la borne se décline en différents formats, encastrée dans la paroi d'une construction neuve ou apposée en surface dans la construction existante. «C'est une forme pure, observe Mario Gagnon. Elle doit indiquer, et ne pas déranger. Elle ne s'impose pas.» Elle accueille.

 Banc de quêteux

 Entrée? L'image a surgi : le traditionnel banc de quêteux, où s'installait le vagabond de passage.

 Pour la firme Morelli Designers, c'était en même temps l'occasion de mettre un peu d'ordre dans le traditionnel capharnaüm du vestibule. Dans sa version revampée, le banc recouvert de bois est rétractable et peut inclure des éléments de rangement. L'idée du dossier est reprise par une colonne extrudée en aluminium, qui peut porter différents panneaux et tuiles, pratiques ou esthétiques.

 «Les quêteux existent toujours mais ils habitent chez nous, explique le designer Éric Belleau. Ils nous demandent de l'argent pour prendre l'autobus, nous empruntent les clés de l'auto pour sortir...» Bref, l'équipe de Michel Morelli a même prévu un vide-poches au bénéfice du quêteux en résidence...

SimpleLife

 Sachez vous chausser sans choir : pour une fois, quelque chose sera plus facile à faire qu'à dire. Pour enfiler ou retirer ses bottes sans sauter à cloche-pied, Jean-François Jacques, de Météore Design, a conçu un élégant siège rabattable fixé au mur grâce à un rail extrudé.

 Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, le rail peut accueillir un mât supportant des porte-chaussures. Un tapis-bac complète le dispositif. «L'amorce de ce système nous permettrait d'ancrer une patère, un porte-parapluie...», explique le designer.

 Par tempérament et par intérêt, il a raffiné les moindres détails. «On a pris le temps de bien développer le projet. À la limite, on pourrait le fabriquer.»

 Prendre la porte

 Luc Plante et Charles Godbout, de Topo Design, ont cherché et trouvé un projet grand public, facilement réalisable, qui serait fabriqué en grand volume, et qui répondrait à la thématique de l'entrée. Bref, une porte.

 Ses montants et ses traverses sont des extrusions d'aluminium, assemblées par l'acheteur avec quatre vis. Ce cadre retient ainsi un panneau central choisi selon les besoins et les goûts du client : bois exotique, laminage de résine, tableau blanc pour enfant, centre d'exposition de photos, babillard de liège... Chaque face peut présenter son propre visage.

 «Avec cette porte créative, décrit Charles Godbout, l'un de nos objectifs était de démocratiser l'accès à de beaux produits.»

L'alu l'allume

 À mesure que Matthew Kennedy approfondissait ses connaissances sur la production de l'aluminium pour les besoins du concours, il voyait la lumière. De la bauxite jusqu'à l'aluminium, il a peu à peu construit son luminaire.

 Les pièces isolantes sont en hydroxyde d'aluminium, pour mettre à profit ses propriétés de non-conductibilité et de résistance à la chaleur.

 Comme source d'éclairage, il a choisi une diode électroluminescente organique, dont la cathode est faite d'aluminium. Même le fil électrique est en alu.

 Le diffuseur sphérique n'est pas en verre, mais moulé en oxyde d'aluminium, un matériau de la même famille que les saphirs et les rubis. «C'est un joyau», résume Matthew Kennedy. C'est aussi un poème.

 Un concours très couru

 Les concours de création technique ont le défaut d'exiger des concurrents beaucoup de travail à fonds perdus, pour un résultat très aléatoire.

 Celui-ci a été organisé avec le soutien de l'ADIQ, qui a proposé une formule originale, très bien reçue dans le milieu. Plutôt que des présentations illustrées, très coûteuses en temps et en énergie, on a demandé aux designers de fournir une simple description de leur proposition et de ses bénéfices. «Le fait d'écrire une réflexion sur un produit ou une fonction t'oblige à synthétiser ta pensée, à la structurer», fait valoir Mario Gagnon. Et ça ne coûte pas cher...

 Les auteurs des cinq meilleures idées, sélectionnées en décembre par le jury, ont reçu 5000 $ pour préparer les projets qui viennent d'être présentés. Le grand gagnant, qu'on connaîtra le 22 mai prochain, remportera un prix de 25 000 $ en services de conseil et de développement d'Alcoa Innovation.

 

Un système intégré pour retirer et ranger ses bottes en tout confort, de Météore design