La fièvre du design a frappé la capitale financière du pays. Le salon du design d'intérieur IDS (Interior Design Show) a réuni 300 exposants et présenté des vedettes canadiennes, comme les iconoclastes et insolites designers de Castor, une marque torontoise hyper branchée.

La fièvre du design a frappé la capitale financière du pays. Le salon du design d'intérieur IDS (Interior Design Show) a réuni 300 exposants et présenté des vedettes canadiennes, comme les iconoclastes et insolites designers de Castor, une marque torontoise hyper branchée.

 >> En photos: voyez les objets design les plus flyés découverts au salon IDS 2009.

 Aussi, des conférenciers réputés, comme le couple de Studio Job, une griffe recherchée, ont capté l'attention des amateurs. En prime, les mordus de design pointu ont pu s'en mettre plein la vue en découvrant deux manifestations en marge de l'IDS. Le 6e salon Come Up To My Room a réuni les oeuvres conceptuelles de la génération montante à l'hôtel Gladstone. Non loin de là, l'exposition éphémère Radiant Dark 2009 a également mis de l'avant les créations des nouveaux talents canadiens.

 Avant-garde, glam et design

C'est avec un brin (beaucoup) de jalousie que j'ai découvert la frénésie entourant le salon du design d'intérieur à Toronto. Vedettes internationales invitées à titre de conférenciers (dont Studio Job et le Parisien Christophe Delcourt), esprit festif, réceptions glam-chic, expositions éphémères dites pop-up consacrées à la relève canadienne, boutiques remplies de marques internationales pointues (et souvent introuvables à Montréal)...

 Bref, Toronto m'est apparue comme une métropole ouverte sur le monde où le design actuel aux frontières de l'art est farouchement prisé.

 Et Montréal dans tout ça? Ne sommes-nous pas LA ville de design au pays?

 «Les designers d'objets et de meubles conceptuels montréalais manquent de détermination et d'ambition», observe Pierre Laramée, propriétaire de la boutique-galerie Commissaires, située boulevard Saint-Laurent, à Montréal. Cet adepte de design avant-gardiste reçoit très rarement des propositions pour créer un événement voué au design «artistique» du Québec. Le spécialiste nuance toutefois: «Tous les prototypes exposés à Toronto n'étaient pas de haut niveau, mais certaines pièces auraient pu être présentées dans une galerie parisienne ou new-yorkaise.»

 Voici, en résumé, trois raisons qui expliquent pourquoi Toronto vibre au rythme du design.

 > L'argent. «L'arrivée des trentenaires millionnaires et branchés, à la fin des années 90, a créé une demande pour des meubles et des accessoires au design contemporain, un style parfait pour leur loft urbain», explique Shauna Levy, cofondatrice du salon IDS.

 > L'effet d'entraînement. Dans la foulée du salon IDS, des expositions éphémères remplies de créations avant-gardistes sont organisées. Résultat: les adeptes de design sont galvanisés. Les deux manifestations parallèles où il fallait être le week-end dernier à Toronto étaient: le salon alternatif Come Up To My Room, logé au deuxième étage de l'hôtel centenaire Gladstone, ainsi que l'exposition organisée à quelques pas de là: Radiant Dark 2009 - Elegant Corruptions.

 > L'intérêt. Les Torontois - surtout ceux gravitant autour de la rue Queen West sont fous d'art contemporain et de design actuel. À preuve: il fallait voir les quelque 2600 visiteurs, incluant les jeunes familles avec poupon, captivés par les installations artistiques des designers (dont aucun Québécois...) sélectionnés pour le minisalon Come Up To My Room.