Comme chaque année, au mois de janvier, le Salon Maison et Objet à Villepinte à deux pas de Paris donne le ton des tendances à venir dans le domaine de la décoration. Tour d'horizon des nouveautés et des changements à venir.

Comme chaque année, au mois de janvier, le Salon Maison et Objet à Villepinte à deux pas de Paris donne le ton des tendances à venir dans le domaine de la décoration. Tour d'horizon des nouveautés et des changements à venir.

 C'est bien connu, avant d'aller acheter du neuf, il vaut mieux commencer par faire chez soi un peu de place et se débarrasser de ce qui ne nous plaît plus. Pour cela, le Salon Maison et Objet est un thermomètre particulièrement fiable de ce que nos intérieurs occidentaux vont aimer d'ici peu. Alors, prêts pour le nettoyage de printemps?

 On commence par se débarrasser de toutes les inscriptions. On jette la boîte à photos où il y a écrit «photos», le porte-journaux où il y a écrit «journaux», etc. Le concept a été tellement copié et recopié, qu'il en a perdu toute originalité.

 Original comme le style baroque a pu sembler l'être. Commode, coiffeuse, chaise vaguement Marie-Antoinette, on les revisitait, on les colorisait, on les rajeunissait tout en gardant leur côté boudoir sexy. On peut s'en délecter encore un peu, mais sachez que c'est bientôt fini. Tout comme les strass et autres faux diamants dont la «bling-blinguerie» nous a totalement fatigués.

 Finis aussi les moumoutes et les fausses fourrures. Elles avaient un côté pas sérieux qui nous amusait bien tout comme l'utilisation de couleurs «ultra-flashy», voire fluo, mais c'est du passé. La déco perd un peu son côté «on rigole, on rigole» pour se recentrer sur des valeurs sûres.

 Peut-être est-ce l'effet de la crise qui nous oblige à redevenir adultes, mais à Maison et Objet, pas de doute, on privilégie les matières nobles. Le bois de belle facture, brut ou travaillé, s'invite chez nous sous toutes ses formes. Il remplace avantageusement le plexi transparent qui, avouons-le, faisait un peu bon marché.

Qui dit matières nobles dit aussi pierre ou verre. On mise sur du vrai, du long terme et du luxe non ostentatoire. Le métal industriel fait aussi son retour. Mais tiens... du métal, du bois, de la pierre... mais oui, ce sont bien les années 30 qui repointent leur nez. Sobre, fonctionnel et élégant, ce style qui émergeait après la crise de 1929 s'installe dans le salon, le bureau, mais aussi, pourquoi pas, les chambres?

 On privilégie les tons doux et réconfortants, sable, gris, marron profond, mais on y ajoute de la couleur par touche. On aime l'ambiance du voyage, mais attention pas le micmac de souvenirs bon marché rapportés de Cancún ou d'Acapulco, mais plutôt une évocation romantique des destinées lointaines aux saveurs romanesques. Avec une prédilection pour l'Asie nimbée d'une certaine nostalgie.

 Car nul doute, la nostalgie nous séduit. Ainsi, les rééditions de meubles et vaisselles de notre enfance connaissent un succès grandissant. Tout comme l'atmosphère de la salle de bain s'inspire volontiers des maisons de nos grands-mères. On opte pour des cotons bruts, des bois patinés et l'atmosphère d'une Provence élégante qui aurait oublié ses élans bariolés.

 Quant à l'espace Now Design, on y décèle les prémices d'une véritable révolution. En effet, il semblerait que la frontière entre extérieur et intérieur soit amenée à disparaître ou tout au moins à se montrer beaucoup plus floue. On tend à aménager l'extérieur comme une véritable pièce à vivre, les meubles de jardin sont aussi confortables que ceux du salon et leur ressemblent à s'y méprendre. À l'intérieur, on se plaît à inonder l'espace de végétation et même on se pique de faire du jardinage. Des petites plantes aromatiques pour les espaces limités aux jardinières de fleurs version XXL. D'ailleurs, les deux designers invités Matali Crasset et Frédérick Grasser-Hermé ont même imaginé pour l'occasion des jardinières géantes dans lesquelles on ferait son potager et qui trouveraient tout naturellement leur place dans chacune des pièces de la maison. Un rêve absurde? Pas si sûr...

 

Photo Katia Chapoutier, collaboration spéciale

Les rééditions de meubles et vaisselles de l'enfance connaissent un succès grandissant.