Les Québécois étaient majoritaires dans la liste des quelque 300 exposants qui se sont rassemblés au Salon international du design d'intérieur de Montréal (SIDIM), les 21, 22 et 23 mai. Mais les Italiens de la Lombardie, dont plusieurs représentants de Milan, nous ont ravis une fois de plus, et les Africains ont levé le voile sur des créations remarquables. Et pour la première fois, grâce à la collaboration du magazine Interior Design China, une délégation chinoise de 20 architectes, designers et promoteurs est venue à Montréal y rencontrer ses homologues québécois et bâtir des ponts. Voici nos coups de coeur.

Les Québécois étaient majoritaires dans la liste des quelque 300 exposants qui se sont rassemblés au Salon international du design d'intérieur de Montréal (SIDIM), les 21, 22 et 23 mai. Mais les Italiens de la Lombardie, dont plusieurs représentants de Milan, nous ont ravis une fois de plus, et les Africains ont levé le voile sur des créations remarquables. Et pour la première fois, grâce à la collaboration du magazine Interior Design China, une délégation chinoise de 20 architectes, designers et promoteurs est venue à Montréal y rencontrer ses homologues québécois et bâtir des ponts. Voici nos coups de coeur.

 Bois torréfié et alu dans la salle de bains

 Marlène Deveaux, présidente de Devo, ne savait plus où donner de la tête, la semaine dernière, à l'ouverture du SIDIM. Les gens se bousculaient à son stand pour admirer - le mot n'est pas trop fort - la collection d'accessoires de salle de bains qu'elle fabrique à Jonquière. De bois torréfié et d'aluminium, ses porte-rouleau, porte-brosses à dents, porte-serviettes et porte-savons affichent des lignes contemporaines et simples, ainsi que des formes innovatrices, qui ont valu à leurs concepteurs un prix «nouveau produit» décerné par le SIDIM. Leur designer, Daniel Pellerin, travaille au nom de l'entreprise montréalaise Alto Design, qui a aussi mérité deux prix du SIDIM, pour l'aménagement de son stand.

 Incrustations de cristaux

 Sylvain et Karine-Ève Crochetière, frère et soeur, ont développé une passion pour le cristal Swarovski. Leur entreprise, Distribution K., conçoit et distribue des collections d'accessoires sertis de cristal : poignées, coussins, fauteuils. Ils les avaient d'ailleurs présentés au Salon du mobilier contemporain de New York, qui a eu lieu peu avant le SIDIM. Le jeu de la lumière sur ce minéral transforme des objets banals en petites merveilles de raffinement. À Québec, les poignées sont en vente chez Céramique Décor.

Éclairés de l'intérieur

 Est-ce qu'on veut pareils fauteuils dans notre salon? Pas sûr... Les voir de nos yeux et pouvoir s'y asseoir est en soi une expérience jouissive. Ce mobilier de plexiglas éclairé au DEL rend hommage au design américain des années 1940 et 50. Il est né dans la tête d'un Parisien de 32 ans, Pierre-Charles Barbato, qui a fondé son agence l'an dernier.

 Il est venu à Montréal, à la recherche de partenaires d'affaires en Amérique du Nord. Baptisée Mopetti de Ville Neuve, sa collection de fauteuils, de causeuses, de méridiennes et de tables emprunte ses lignes fluides et ses courbes à l'aérodynamisme du nautisme et de l'automobile. La méridienne sur laquelle il pose est en partie constituée d'acajou et de bouleau, «signature des bateaux de course et de plaisance qui ont fait le bonheur des stars de cinéma des années 60».

Billots pleine circonférence

 Promenons-nous dans les bois, une entreprise de L'Île-Verte, dans le Bas-du-Fleuve, crée et fabrique des meubles en bois massif, à partir de billots qui conservent la circonférence totale de l'arbre. La designer Annie Brisson a découvert une technique de séchage allemande qui consiste à immerger le bois dans de l'huile végétale chauffée à très haute température, pour en expulser la sève. «Ça donne du bois plus foncé, et sans fissure», résume-t-elle. Les consoles, les bancs et les tables d'appoint de pin blanc, de mélèze ou de bouleau jaune (merisier) reposent sur des pieds de métal fabriqués à Rivière-du-Loup. «En utilisant toute la circonférence de l'arbre, on respecte le bois, dont on va chercher toute l'élégance», fait observer la designer.

 Morceaux de choix

 Amoureux de la porcelaine, la vaisselle de la maison milanaise Isi vous ravira. Chaque morceau dessiné par Rosaria Rattin est peint à la main de motifs branchés, à la fois différents et parents. Le noir et le blanc dominent, entrelardés de vert, de jaune, de violet, de rose. On les agence les uns avec les autres, au gré des saisons, des convives et des mets. Isi a reçu du SIDIM un prix dans la catégorie «nouveau produit» (international).

Point de mire

 Oh, la jolie chaise rouge! Sa forme rébarbative ne laisse rien deviner de son confort. C'est enveloppant et souple. On appelle HiRek le matériau synthétique dont son siège est recouvert et dont l'entreprise italienne Fantasticasa a l'exclusivité. Peu importe la pièce ou le style dans laquelle elle s'insère, cette chaise en sera le point de mire.

 Mobiliétoilé

 Thierry Vigneault prend des vieux meubles, des commodes de style colonial, par exemple. Il les peint, il les recouvre de plaques d'acier et il encastre dans leur structure de la tôle percée derrière laquelle il fixe des lumières. C'est son «mobiliétoilé». «Je travaille toujours avec la lumière», précise le jeune homme qui a baptisé son entreprise Assemblages Halo. Sur sa carte professionnelle, il a aussi écrit : «eco design». Il a mérité un prix dans la catégorie «nouveau produit» (développement durable).

 Baignoire de marbre noir

 Une baignoire de marbre noir en forme d'oeuf : voilà le genre de découvertes qui suscitent la curiosité, à défaut de provoquer l'impulsion d'acheter. Créée par Mario Lafrenais, de Moine urbain, elle est sculptée dans une pierre du Québec qu'on appelle aussi pierre de Champlain. Il paraît que le designer y a consacré deux mois et demi de patient et ardu travail. Elle pèse 3500 livres, elle conserve la chaleur de l'eau et elle vaut 35 000 $.

Table de faux tremble

 Claude Asselin, étudiant à l'Université Concordia, fait partie de la vingtaine de finissants de trois universités de Montréal qui ont présenté des objets et des meubles fabriqués avec des matériaux récupérés ou recyclés. Sa table à panneaux rabattables est en peuplier (faux tremble), un bois, dit-il, utilisé pour les cercueils et les baguettes chinoises. «C'est un arbre qui pousse très vite», affirme le jeune homme, dont les propos et les actions reflètent la conscience écologique des designers de demain.

 Design africain haut de gamme

 Une douzaine d'entreprises provenant de six pays africains (Mali, Ghana, Éthiopie, Afrique du Sud, Swaziland et Zambie) participaient au SIDIM pour une troisième année. Leur mission : obtenir la reconnaissance internationale de leur design et contribuer au développement économique de leur pays respectif. Ces ravissants coussins tissés de coton et de rayonne démontrent que le savoir-faire éthiopien a dépassé le niveau de l'artisanat local pour atteindre celui d'un design exportable. De nombreux visiteurs ont quitté le stand déçus de ne pouvoir s'en procurer.

 Des prix

 Aquaovo a obtenu la bourse de 5000 $ décernée par le ministère du Developpement économique, Innovation et Exportation, pour son système de filtration et de revitalisation de l'eau potable, présenté dans un contenant aux formes arrondies. L'entreprise a aussi reçu du SIDIM un prix dans la catégorie «nouveau produit» (environnement de travail).

 Avec ses bougeoirs muraux décoratifs, le duo Morin Choinière, de Montréal, a mérité la bourse de 2500 $ remise par la Sodec (Société de développement des entreprises culturelles).

 Le fabricant et distributeur d'enclos de douche haut de gamme Fleurco a reçu un prix du SIDIM dans la catégorie «nouveau produit», pour sa douche Kinetic. Cette dernière est constituée de deux modules vitrés attenants, un pour la douche, l'autre pour la toilette. Ses portes coulissantes sont dotées de mécanismes de métal apparents. Elle peut très bien s'insérer dans l'espace d'une garde-robe.

 

Ce mobilier de plexiglas éclairé au DEL rend hommage au design américain des années 1940 et 50.