Courir les nouveautés au Salon du meuble de Milan ressemble à un marathon de niveau (quasi) olympique. Autrement dit, les chaussures plates et la forme physique sont de mise. Surtout, les agoraphobes doivent s'abstenir. Pourquoi? Voici, en quelques dates, un aperçu de l'ambiance qui a régné dans la capitale du design, la semaine passée.

Courir les nouveautés au Salon du meuble de Milan ressemble à un marathon de niveau (quasi) olympique. Autrement dit, les chaussures plates et la forme physique sont de mise. Surtout, les agoraphobes doivent s'abstenir. Pourquoi? Voici, en quelques dates, un aperçu de l'ambiance qui a régné dans la capitale du design, la semaine passée.

Mardi 15 avril. Le Salon n'a pas officiellement commencé et déjà, certains exposants ouvrent leurs portes aux journalistes. Cette journée est capitale, car c'est un moment privilégié pour discuter avec les designers qui se prêtent gentiment à la mise en marché de leurs nouveautés. À 19h, il y a déjà foule et la frénésie est palpable.

Mercredi 16 avril, 9h. Je suis dans le métro. Les quais de la station Duomo sont bondés et je dois attendre une seconde rame pour trouver une place. Une demi-heure plus tard, j'arrive au parc des expositions Fiera Milano, à Rho. Le complexe fait 230 000 mètres carrés. Une mer humaine se dirige vers les tourniquets. Je mets le cap sur les stands des exposants les plus influents. Je dois faire vite, car les communiqués de presse s'envolent comme des petits pains.

Malgré l'interdiction de prendre des photos, les flashes des appareils et des cellulaires crépitent. Plusieurs Asiatiques en profitent pour prendre en gros plan les détails de fabrication des meubles avant-gardistes. Leur objectif est clair: les reproduire au plus vite. Certains outrepassent les limites.

«J'ai surpris un Chinois en train d'arracher une pièce du mécanisme "push-pull" des portes de nos meubles, raconte Daniela Dall'Oglio de Molteni&C. Piégé, il m'a remis la pièce et s'est enfui.»

Jeudi 17 avril, 18h30. Le Salon bat son plein. La zona Tortona est une partie de la ville où les salles d'expositions parallèles sont nombreuses et où les jeunes en quête de cocktails gratuits et de fêtes affluent. Toutes les adresses et les horaires des expositions se retrouvent dans le guide Fuori Salone. Moment de panique. Je me trouve sur le pont étroit qui mène à la rue Tortona et je suis coincée, car il y a trop de monde sur la structure défraîchie. Un agoraphobe n'aurait pas survécu... J'arrive finalement à me faufiler parmi les jeunes Milanais éméchés et les bouteilles de bière qui jonchent la rue.

Malgré tout, cette course folle vaut le coup. La raison? C'est ici que se trouvent certains des exposants les plus branchés du milieu, comme Moooi (une marque vendue à Montréal) et Maarten Baas, un designer néerlandais qui, pour l'occasion, s'était installé dans un «vrai» garage couvert de cambouis. Preuve que tout est permis pendant la semaine du Salon du meuble.