Pas besoin d'être un professionnel pour faire de la sérigraphie. Depuis quatre ans, une petite blonde débordante d'énergie donne des ateliers de sérigraphie artisanale dans un local niché au coeur du Plateau Mont-Royal. On peut y faire des coussins, des tabliers, des boîtes à bonbons... Par curiosité, nous avons tenté l'expérience. Voici nos impressions.

Iris Sautier se promène avec aisance dans son atelier de sérigraphie, au rez-de-jardin d'un immeuble résidentiel derrière le parc Laurier. En ce samedi après-midi, ils sont une dizaine à participer à un atelier qui jette les bases de la sérigraphie artisanale. La jeune femme passe d'un élève à l'autre, pose son regard expert sur leur travail, leur prodigue quelques conseils avec son charmant accent suisse, puis repart en coup de vent s'occuper d'un autre apprenti.

Les bases de la sérigraphie s'apprennent en suivant un atelier d'une seule journée. Tout d'abord, il faut trouver l'image qu'on souhaite imprimer (apportée de chez soi ou sélectionnée dans la banque sur place), puis les couleurs qu'on veut y appliquer. On choisit ensuite le support sur lequel on imprimera notre image: tout est possible, pourvu que ce soit plat. Les matériaux les plus communs sont le textile (morceau de tissu, t-shirt, sac, coussin) et le papier (affiche, cartes professionnelles, papier d'emballage). Mais avec une touche d'inventivité, un éventail presque infini de supports peut être utilisé, et c'est ce qui fait la beauté de la sérigraphie artisanale.

C'est l'heure d'enfiler notre tablier, puis d'imprimer notre image sur un acétate transparent. On passe ensuite à la chambre noire pour transférer l'acétate sur un écran de sérigraphie. Une fois la soie prête à être imprimée, on y applique les couleurs choisies.





Une passion

Iris Sautier est passionnée de sérigraphie depuis les premiers jours où elle s'y est adonnée à l'école des Beaux-Arts de Bâle, en Suisse. «Pendant mes cinq années d'études, j'ai passé tous mes week-ends dans l'atelier de sérigraphie, dit-elle. Déjà, je voulais avoir mon propre atelier en sortant de l'école. Ça a juste pris beaucoup plus de temps que prévu.»

Elle a effectivement travaillé pendant plusieurs années en graphisme à la pige, d'abord en Suisse, puis au Québec où elle a immigré en 2005. Elle a acquis son atelier deux ans plus tard et a progressivement commencé à donner des cours. «Ce qui est amusant, c'est que je ne prévoyais absolument pas gagner ma vie avec l'atelier. Mais je me suis rendu compte qu'il y avait vraiment un intérêt», dit la jeune femme, qui se consacre à son entreprise à temps plein depuis 2010.

Iris Sautier s'intéresse à la sérigraphie pour sa qualité purement artistique, et non pour l'aspect commercial. Elle compte toutefois parmi ses clients quelques professionnels qui impriment en petite série, comme le fabricant de poupées de chiffons Raplapla. Sans oublier les collaborations occasionnelles, comme celle avec l'atelier de couture Emeline et Anabelle. Les participants de cet atelier combiné ont créé des impressions sur des morceaux de lin, qu'ils ont ensuite cousus pour fabriquer des sacs ou des coussins.

Ça se voit, Iris Sautier est comme un poisson dans l'eau dans son local. «Je ne suis pas faite pour le travail de 9 à 5», affirme-t-elle.

Il faut dire qu'elle passe sûrement beaucoup plus que 35 heures par semaine entre les quatre murs de son atelier. Et que fait-elle de ses temps libres? Elle travaille sur ses propres créations, notamment une collection de vêtements pour enfants, «juste pour le plaisir». Passionnée, vous dites?

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Photo fournie par Iris Sautier

On peut même se fabriquer une petite boîte où on mettra des bonbons ou des menthes.

Photo fournie par Iris Sautier

Coussins faits en partenariat avec l'atelier de couture Emeline et Anabelle.