Chaque semaine, Lucie Lavigne se penche sur un détail d'aménagement qui gagnerait à être amélioré. Le genre de chose qu'on rénove sans (trop) réfléchir. Fenêtres, cuisine, rangement... Et si on faisait autrement? Des experts nous livrent des solutions et des idées... auxquelles on n'aurait pas pensé!

Le plafond: il est à la même hauteur dans toutes les pièces et souvent à huit pieds (2,4 m). Monotone, non?

«C'est bien plus intéressant de jouer avec les hauteurs de plafonds. De cette façon, vous créez une variété d'espaces et d'atmosphères», fait remarquer l'architecte Louis Joseph Papineau.

À preuve, il suffit d'entrer dans une chambre ou un bureau dont le plafond fait moins de huit pieds. On y ressent immédiatement un effet enveloppant de cocon. L'important est que cette pièce soit bien éclairée. Ainsi, aucun sentiment d'enfermement ne sera éprouvé. Elle peut même paraître plus spacieuse.

La construction d'un faux plafond (ou plafond suspendu) constitue l'une des façons de créer une diversité, mais aussi d'améliorer l'éclairage d'une pièce. Il est particulièrement approprié dans un appartement situé dans une tour en copropriété, dont la structure est en béton. Louis Joseph Papineau l'a d'ailleurs fait dans son condo. La hauteur initiale entre le sol et la dalle de béton du plafond était de 10 pieds (3 m). «Les gens croyaient que j'étais fou d'abaisser le plafond d'un pied (30 cm), se souvient l'architecte. Mais à mes yeux, c'était plus important d'avoir un éclairage idéal et des encastrés bien positionnés. Et avec une dalle de béton, ma seule solution était d'aménager un faux plafond.»

Afin d'ajouter du «oumph» à son intérieur, le concepteur a volontairement surélevé la chambre principale de deux pieds (61 cm). Résultat: la hauteur du plafond de la pièce d'intimité est maintenant de sept pieds (2,1 m). Oserait-il faire la même chose dans un loft au plafond de plus de 14 pieds? «Un tel espace est spectaculaire, mais j'essaierais tout de même d'éviter l'uniformité en réalisant une mezzanine», dit-il.

De la même manière, les architectes de l'agence yh2 ont opté pour la création d'un parcours dynamique dans une habitation, à Sainte-Anne-des-Lacs. Ils ont conçu un agencement de volumes qui s'emboîtent à la perfection. Ainsi, le salon bardé d'acajou ressemble à un écrin de bois au coeur de la propriété. Il se trouve légèrement plus bas (1 pied ou 30 cm) que l'espace central et, surtout, il ne monte pas jusqu'au plafond. «Varier les hauteurs produit un parcours dynamique dans la maison. Une expérience spatiale forte est ainsi offerte aux occupants», résume Loukas Yiacouvakis.