Pour faire plaisir à un ami ornithologue, André Escojido a inventé les «zanzibaronets». De drôles d'oiseaux qui nichent dans les branches des girofliers, qui se nourrissent de clous de girofle et qui habitent l'île de Zanzibar, en Tanzanie. Les zanzibaronets n'ont qu'une seule mission sur terre : faire sourire les gens.

André Escojido n'a rien d'un ornithologue. «Je reconnais des canards, des oies blanches, des corneilles quand j'en vois, mais ça s'arrête là», dit-il en entrevue. C'est sur l'insistance d'un ami qui était à la recherche de sculptures d'oiseaux populaires qu'il a commencé à fabriquer des «oisi-oiseaux». «Du coup, je me suis découvert des talents de menuisier et d'artiste», poursuit-il.

 

Un par un, les zanzibaronets sont sortis de son atelier. Toujours plus audacieux, toujours plus colorés, ils sont devenus la coqueluche des gens qui, en ce moment, peuvent les admirer dans la vitrine du magasin Simons de la côte de la Fabrique, au restaurant Montego de l'avenue Maguire et à la boulangerie-pâtisserie Picardie de l'avenue Cartier.

Retraité de la haute fonction publique où André Escojigo a notamment participé à l'application de la Charte de la langue française et ce Québécois d'origine espagnole se dit toujours aussi passionné par les mots et la langue française. À preuve les petits messages d'amour et de liberté accrochés à chacun de ses oiseaux, dont l'un dit ceci : «[...] Tout zanzibaronet qui porte plume est fait pour voler». Et les fiches sont calligraphiées de sa main parce que c'est là un autre de ses talents.

Matériaux recyclés

Pour habiller ses oiseaux, André Escojido récupère tout ce qui lui tombe sous la main : de vieux moustiquaires, des bouchons de liège, des pointes de stylos, des crayons de couleur, des retailles de bois. Certains des volatiles sont à plumes, d'autres portent fièrement une crête, mais presque tous sont juchés sur de longues pattes enfoncées dans des pierres qui viennent de l'Anse-à-Beaufils, un village situé à 10 kilomètres de Percé. Un endroit qu'André Escojido connaît parfaitement bien puisqu'il expose, chaque été, au Magasin général, ses collections d'outils anciens se rapportant aux activités des pêcheurs, du maréchal-ferrant ou des bûcherons. Mais l'art de collectionner ne date pas de trois ou quatre ans, lance-t-il. Cette activité je la pratique depuis au moins une trentaine d'années tout simplement parce que je suis un ramasseux, explique-t-il. Et j'aime tout particulièrement collectionner des objets issus du patrimoine québécois.» Et c'est ce qu'il a fait avec les outils de l'ancien temps mais aussi avec le tire-bouchons. Avec les années, des tire-bouchons, il en a ramassé des centaines dont plusieurs sont présentement exposés au restaurant Le Graffiti, de l'avenue Cartier.

Mais pour en revenir aux zanzibaronets, au rythme où ils naissent, qui sait, ils pourraient bien se retrouver un jour au Musée de la civilisation lors d'un événement où tous les volatiles du Québec feraient écarquiller bien des yeux. Courriel : andre.escojido@sympatico.ca