C'est la main sur le coeur que les Québécois disent adorer la rue du Petit-Champlain. On l'aime pour l'architecture, pour ses boutiques et ses restaurants ou simplement pour son charme tout à fait unique. Mais sur la rue du Petit-Champlain, il y a surtout une belle concentration d'artistes et d'artisans. Et c'est pour continuer à les mettre en valeur que la Coopérative du Petit-Champlain, qui regroupe une trentaine d'immeubles, a proposé à ses membres un plan de revitalisation du quartier.

La Boutique Oh! Bois Dormant, sise au 84, rue du Petit-Champlain, est la première à avoir subi une cure de transformation, mais il est d'ores et déjà confirmé que quatre autres suivront dans les prochaines semaines.

 

Or, ce ne sont pas les produits des boutiques que l'on veut changer, mais bien la façon de les présenter, tient à préciser Louise Lévesque, porte-parole de la Coopérative du Petit-Champlain. «Au fond, on souhaite que nos nouvelles boutiques-concepts créent un engouement auprès des Québécois qui se traduira par : «Aie! il faut que t'ailles voir ça!»»

forêt enchantée

La Boutique Oh! Bois Dormant a ainsi troqué son look champêtre pour une ambiance lumineuse où les objets de bois s'imposent dans un décor de forêt enchantée créé par un plafond qui donne l'illusion d'être sous le couvert des arbres, un plancher aux motifs de feuilles d'automne et des murs imitant l'écorce. Et sur les conseils de la designer Caroline Gagnon, l'espace a été subdivisé en zones d'exposition aérées où les créations de bois - ustensiles de tous les jours et oeuvres d'art - personnalisent un intérieur comme s'il s'agissait du vôtre.

C'est à cause de sa passion pour la forêt que Judes Bouchard, diplômé en foresterie, a ouvert, il y a sept ans, une boutique où le bois serait à l'honneur. Et il a tenu parole en donnant une vitrine à quelque 60 artisans du bois dont une trentaine sont de la grande région de Québec. Mais ces artistes-ébénistes ne sont pas des gosseux. Ils ont de l'audace et une créativité aérienne loin des rustaudes planches à pain et des mégabols de bois foncé qu'on commercialisait dans les années 70. Aujourd'hui, ces artisans exploitent finement la fibre du bois, ses teintes, ses veinures et même les défauts quand ils sont beaux.

C'est le cas de Gildor Michaud, dont les saladiers ont la délicatesse d'une dentelle, mais la solidité du chêne. Avec la précision d'un chirurgien, il pratique dans ses créations des insertions de noyer et d'érable qui montrent la dextérité du maître. Richard Gagné a la main tout aussi experte, mais il l'exerce sur des sculptures d'oiseaux échassiers d'une telle finesse qu'ils donnent l'impression de s'envoler. Un autre passionné du bois, Jean-Marie Boudreault produit des nichoirs tout à fait mignons et utilitaires.

Or si, comme beaucoup de Québécois, vous êtes amoureux du bois, la boutique de la rue du Petit-Champlain risque de vous en apprendre encore davantage sur ce qu'il est possible d'inventer à partir d'un simple morceau.