Entrons dans une demeure de Hampstead des années 50, reflétant l’âme de ses propriétaires. Un brin moyen-orientale, garnie de souvenirs de voyage et axée sur un mobilier au design raffiné. La Presse s’est entretenue avec la très discrète Ana Borrallo, designer d’intérieur cotée, à qui l’on doit l’aménagement du non moins coté hôtel Saint-Paul et sa spectaculaire cheminée en albâtre. Elle a travaillé avec les propriétaires de cette maison pour concevoir une ambiance authentique, un mot qui exprime bien sa philosophie.

Entrons dans une demeure de Hampstead des années 50, reflétant l’âme de ses propriétaires. Un brin moyen-orientale, garnie de souvenirs de voyage et axée sur un mobilier au design raffiné. La Presse s’est entretenue avec la très discrète Ana Borrallo, designer d’intérieur cotée, à qui l’on doit l’aménagement du non moins coté hôtel Saint-Paul et sa spectaculaire cheminée en albâtre. Elle a travaillé avec les propriétaires de cette maison pour concevoir une ambiance authentique, un mot qui exprime bien sa philosophie.

 >> Multimédia: visitez la maison de Hampstead en compagnie de Marie-France Léger.

La maison de 1950 possédait de beaux volumes. Elle offrait des pièces élégantes, mais malheureusement dépourvues de hauteur. Les propriétaires n’ont pas tardé à réaliser qu’il faudrait éclaircir tout ça au moyen d’un puits de lumière gigantesque. « J’ai bricolé une maquette pour l’entrepreneur. L’escalier était déjà rond, mais il appelait un puits de lumière », souligne la propriétaire. La forme ronde, en coupole, nous rappelle l’origine moyen-orientale des occupants.

 Ils ont également abattu le mur qui séparait le salon de l’arrière de la maison. La lumière fait maintenant partie intégrante de la demeure, aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage des chambres. La légèreté s’applique aussi à la rampe d’escalier tout en courbe, suivant un modèle dessiné également par la propriétaire. Même les portes-fenêtres ont changé. On a installé à la place quatre panneaux vitrés à fermeture à crémone ouvrant sur la grande terrasse.

 Contrairement aux cuisines « gain de place » où les armoires montent jusqu’au plafond, ici tout se joue en fonction d’une meilleure adaptabilité aux espaces. Créées par la propriétaire, les armoires sont basses et faciles à atteindre. Les portes givrées ne dépassent pas une certaine hauteur, procurant un rangement plus discret vers le plafond.

 Meubles longs et bas

 Le choix du mobilier devient primordial avec des plafonds de 8 pieds (2,4 mètres). Tous les divans et fauteuils, à l’assise près du plancher, sont munis de dossiers courts. On ne trouve pas de console dans la maison, mais uniquement des tables très basses et des petits bancs. Plusieurs des meubles, comme le buffet du salon et certains divans, sont faits sur mesure et particulièrement longs pour amplifier l’effet horizontal. De même, une bande picturale, à mi-hauteur des murs, comme dans la chambre à coucher, neutralise l’effet d’écrasement.

 

La philosophie d’Ana Borrallo

 Depuis 2001, l’aménagement intérieur de l’hôtel St-Paul a fait école. Une designer alors inconnue du grand public a émergé ; il s’agissait d’Ana Borrallo, designer d’origine espagnole établie depuis plusieurs années à Montréal. La propriétaire de la maison d’Hampstead que nous vous présentons l’a croisée au Salon International du design d’intérieur de Montréal en 2002, année où la designer a été primée pour son travail. Leur collaboration était lancée.

 Défi : La maison offre deux salons, un à l’avant et l’autre, un peu plus petit, du côté de la terrasse arrière. La propriétaire ne savait plus comment meubler le petit salon pour agencer le tout avec son mobilier français et africain et ses toiles contemporaines.

 Solution : Ana Borrallo a compris que la propriétaire voulait convertir cet espace en coin détente pour recevoir la famille et les amis et écouter de la musique. « Nous avons créé un salon avec des fauteuils bas qui incitent à s’allonger avec des jeux de matière qui le rende convivial et éclectique. »

 

Souvenirs de voyage

 France, Philippines, Éthiopie, Maroc, Liban : ce sont là quelques-uns des pays visités par nos propriétaires. Voyages au cours desquels ils ont ramené des meubles, des objets et des œuvres d’art. Il faut s’arrêter devant chaque pièce de mobilier, chaque tapis ou chaque assiette et constater à quel point l’agencement du décor est affaire de goûts, d’expériences et de racines.

 Le voyage en Éthiopie a particulièrement marqué la propriétaire. Elle en a ramené non seulement une chaise longue et des tables mais surtout des toiles peintes par des moines. Quelques-unes racontant l’histoire du roi Salomon, montées sur cadre de bois, sont posées dans le salon, la salle à manger et sous le puits de lumière à l’étage.

 Appuie-tête africains

 Étrange et sympathique, une collection d’appuie-tête africains (ou appuie-nuque) en bois dur et assez surélevés orne le manteau de cheminée. On se dit qu’ils ne doivent pas être très confortables pour nos goûts d’Occidentaux. Un beau livre sur la table du salon nous renseigne sur cet objet d’art très ancien qui sert à soutenir la tête en position allongée ou sur le côté, à empêcher le corps d’être en contact avec le sol ou à protéger la coiffure.

Photo David Boily, La Presse

Un puits de lumière majestueux et de forme originale dessiné par la propriétaire. L'ouverture et la coupole font environ deux mètres de diamètre (6,5 pieds).