Le centre Matéria à Québec présente, jusqu'au 15 mars, l'exposition Du quilt au corps taillé, qui réunit les oeuvres de la céramiste Jacinthe Baribeau et de la courtepointière Karen Grenier.

Le centre Matéria à Québec présente, jusqu'au 15 mars, l'exposition Du quilt au corps taillé, qui réunit les oeuvres de la céramiste Jacinthe Baribeau et de la courtepointière Karen Grenier.

Des poupées à découper, un jeu de cartes olé-olé, des sacs à main éditoriaux: pour Jacinthe Baribeau, la céramique, c'est du sérieux, n'en déplaise à ceux qui ne voient que ses «emballages ludiques».

Sa pièce maîtresse de l'exposition est constituée de centaines de poupées à découper des années 60 qu'elle a sérigraphiées, façonnées dans l'argile, puis attachées les unes aux autres en longues guirlandes verticales.

Sur chacune d'elles sont reproduits des extraits de publicités sélectionnées dans des magazines récents. «Les vergetures ne sont plus une fatalité», décrète l'une d'elles. Jacinthe Baribeau réfute l'idée d'une démarche féministe. Pourtant, cette oeuvre crie haut et fort l'assujettissement de la femme à des canons esthétiques qui ont peu évolué en un demi-siècle.

Pareil pour Danse hirondelle danse qui représente un pied bandé de Chinoise. À la fois attrait sexuel et synonyme de soumission, ce pied dressé sur le gros orteil est un bibelot douloureux, dont l'étoffe écarlate n'atténue pas le message.

Ses poupées souriantes toutes pareilles, ses sacs à main aux propos dénonciateurs et ses pin-ups photographiées sur des cartes d'argile déposées les unes sur les autres en un immuable château sont des objets féminins qu'elle a détournés de leur sens pour leur imprimer des images percutantes de «beauté standardisée, dictée et figée».