Deux maisons canadiennes, l’une construite en 1756, l’autre en 1973, sont aménagées avec le même mobilier de facture moderne.

Deux maisons canadiennes, l’une construite en 1756, l’autre en 1973, sont aménagées avec le même mobilier de facture moderne.

 Les artisans céramistes Alain Bonneau et Denise Goyer ont eu toute une surprise en voyant la maison Guillemin-Grenier, qui ressemble à s’y méprendre à leur demeure de Carignan, construite en 1973 ! Même physionomie extérieure et même ameublement. Troublant...

>> Pour constater les ressemblances, visionnez le reportage multimédia sur la maison de Calixa-Lavallée.

Ils ont contacté Geneviève Grenier, propriétaire de la maison de 1756 située à Calixa-Lavallée. «Quand j’ai vu les photos sur mon Blackberry, j’ai crié. C’est comme une impression de déjà-vu», admet Mme Grenier. Et il y a de quoi... Dans les deux cas, les maisons se ressemblent sur le plan architectural et elles sont en outre aménagées avec du mobilier identique, créé par les mêmes designers.

La propriété Goyer-Bonneau a été édifiée en 1973 par M. Bonneau et son père. «Je me suis inspiré des vieilles maisons du Richelieu, du style breton et de l’esprit du XVIIIe. Avec mon père, on a recouvert le béton à l’extérieur avec du crépi posé à la truelle. Je ne ferai plus jamais ça», commente le céramiste. Tout récemment, il a fait refaire le toit en tôle pour donner une allure plus contemporaine à la maison. Mais jusqu’à l’été dernier, il était en bardeaux de cèdre.

 Les propriétaires ont opté pour du séquoia pour les fenêtres à six carreaux, au lieu du pin, parce que cette essence est résistante à l’humidité. À l’intérieur, le plancher est en merisier. Mais les planches sont beaucoup moins larges que les planches d’époque, évidemment. «On a fabriqué une poutre apparente, une épinette de Colombie-Britannique que j’ai rabotée.» Du pin garnit les murs et les plafonds. «En 1973, on trouvait du bois neuf dans les clos à bois. On avait moins de choix», précise M. Bonneau. Un maçon est intervenu pour fabriquer une cheminée en pierre sur le modèle rural français.

Mobilier identique

 L’aménagement intérieur de la maison Goyer-Bonneau est similaire à celui de la maison des deux designers industriels. Dans le salon des deux habitations, on retrouve les mêmes divans en cuir d’allure urbaine dessinés par Gérard v/d Berg pour Montis. M. Bonneau les a fait recouvrir il y a environ cinq ans. Et dans les deux habitations également, on retrouve exactement les mêmes chaises de salle à manger, signées Philippe Starck pour le café Costes, à Paris. Alain Bonneau et Denise Goyer ont opté pour une table de Michele De Lucchi, designer du groupe italien Memphis, un regroupement fondé à Milan dans les années 80.

 Pour finir le plat, sachez que Geneviève Grenier et Patrice Guillemin ont pensé monter une production de céramique en début de carrière !

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À Montréal, on trouve les créations d’Alain Bonneau et Denise Goyer chez Option D, rue St-Paul Ouest, ou à la boutique du Musée des Beaux-Arts. www.goyerbonneau.com

 

Photo fournie par Alain Bonneau

La maison Goyer-Bonneau construite par Alain Bonneau en 1973 à Carignan sur le modèle français du XVIIIe. Le toit, qui était en bardeaux de cèdre, vient d'être changé pour un toit de tôle à baguettes.