Un condo de consul. On imagine un intérieur raffiné, des livres et des souvenirs exotiques disséminés avec goût. On anticipe un penchant pour les meubles et les matériaux québécois. Et on soupçonne un désir de s'alléger, pour ne garder que l'essentiel et le beau.

Un condo de consul. On imagine un intérieur raffiné, des livres et des souvenirs exotiques disséminés avec goût. On anticipe un penchant pour les meubles et les matériaux québécois. Et on soupçonne un désir de s'alléger, pour ne garder que l'essentiel et le beau.

Après plus de 20 ans à l'étranger, André est enfin rentré chez lui, à Québec, l'automne dernier. Il a élu domicile aux Jardins de Mérici avec Claire, sa conjointe, qui partage sa vie - et ses déménagements - depuis huit ans.

La Suisse, la Tunisie, l'Égypte, la Thaïlande, le Niger et le Pérou ont été les terres d'accueil de ce consul qui a pris plaisir à concevoir l'aménagement de son chez-soi avec sa douce, et leur amie Christiane Vaugeois. Sur sa carte professionnelle, le mot designer n'apparaît pas. C'est écrit : «Christiane Vaugeois. Recherche. Décor. Ambiance».

«Je retrouve mon âme d'entrepreneure à l'âge où plusieurs baby-boomers pensent à la retraite», confie celle qui a été propriétaire du magasin Cornemuse, à Place de la Cité. À ce titre, elle a fréquenté les beaux vêtements, les meubles antiques et la décoration pendant des années, ce qui lui permet, aujourd'hui, de revendiquer les compétences d'une professionnelle.

L'an dernier, elle a décidé «en 10 jours» de louer le dernier stand du Salon Expo Habitat et de s'y afficher comme designer d'intérieur. Elle a reçu un accueil qui a dépassé ses espérances. Comme elle est une «amie intime» de Claire et d'André, tout ce beau monde a fait équipe pour rafraîchir un condo que le couple avait «acheté sur plan en 2003».

Ils ont commencé par faire recouvrir les planchers de lattes d'érable très larges. «Ça vient d'ici, de la Beauce», précise André. Ils ont acheté un grand canapé modulaire de cuir qui convient à leur vie sociale remplie. «Avec le 400e, ça n'a pas dérougi», laisse tomber Claire. Puis, ils ont opté pour des stores américains qui, une fois relevés, ne masquent pas les fenêtres donnant sur les verts jardins du complexe domiciliaire.

Amoureux des objets

Les trésors du couple nichent dans l'étagère de merisier blanchi qui occupe tout un mur du salon : baobab de bronze du Burkina Faso, urne thaïlandaise, vaches bigarrées de la Suisse, lampe de verre de Murano, oeufs d'autruche du Mali, sculptures nigériennes.

«J'aime les objets, mais je ne suis pas un collectionneur», précise André, qui ne voulait surtout pas que son condo ressemble à un musée.

Pour la dînette, Christiane a demandé à son ébéniste de confectionner un vaisselier qui s'harmoniserait à l'étagère. Il côtoie une table ronde en marbre et des chaises en fer forgé achetées en Tunisie. Il y a un beau dialogue avec la salle à manger, où sont regroupées les mêmes chaises et une table de marbre carrée.

Deux tableaux québécois, un grand miroir, que faut-il de plus? Des objets qu'on ne voit pas, comme des napperons et des serviettes de table en lin, camouflés dans un buffet de bois foncé, sobre et élégant.

La chambre est apaisante à souhait sous sa literie immaculée rapportée du Portugal et de la Tunisie. Elle donne du relief au lit de Hollande fabriqué avec du fer recouvert de papier kraft teint et verni. Christiane Vaugeois donne à ce matériau le nom de «loom».

«Comme avec les vêtements, il ne faut pas déguiser les gens, fait-elle valoir. Dans ce condo, on a fait un travail d'équipe. Je les ai guidés et épaulés.» Et le résultat est à l'image de l'idée qu'on peut avoir d'un condo de consul.

 

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

Ce coffre en cuir de Tombouctou a été fait sur mesure pour servir de cabinet à boisson. À droite, une sculpture du Mali en forme de chèvre.