Ils s'habillent d'inox, de cuir et de fonte. Ils sont garnis de roches de rivière et de sculptures de verre. Ils se présentent sur des socles ou dans des sphères futuristes. Qu'ils soient au bois, à gaz ou à l'éthanol, les foyers répondent maintenant aux diktats du design contemporain.

Ils s'habillent d'inox, de cuir et de fonte. Ils sont garnis de roches de rivière et de sculptures de verre. Ils se présentent sur des socles ou dans des sphères futuristes. Qu'ils soient au bois, à gaz ou à l'éthanol, les foyers répondent maintenant aux diktats du design contemporain.

En février 2007, le président de Foyer Universel de Montréal, Pierre Catellier, avait fait cette prédiction dans nos pages : «Dans deux ou trois ans, les 10 % du marché sensibles au design délicat, architectural et contemporain seront enfin satisfaits.» Il avait raison.

Depuis trois ans, les foyers à l'éthanol constituent «un marché qui grandit», mentionne son collègue Daniel Rochon. Chez Foyer Universel, à Montréal, ou chez Don-Bar, à Québec, ils représentent près de 10 % des ventes.

L'arrivée des foyers à l'éthanol, sans cheminée, a ouvert la voie à de nouvelles façons de les insérer dans les maisons, les condos et les chalets. On peut dorénavant les suspendre, les poser sur des socles, les déplacer et les encastrer dans des manteaux, traditionnels ou contemporains.

Sculptures de glace

Gilbert Dion, président des Foyers Don-Bar, travaille depuis huit ans pour l'Hôtel de Glace de Duchesnay. Le contraste entre l'eau et le feu lui a inspiré des sculptures de verre imitant la glace, qu'il dépose dans ses foyers à gaz ou à l'éthanol. Il a aussi développé le concept du «mur de feu»: une série de brûleurs d'éthanol alignés sur un mince socle rectangulaire qu'on peut placer le long d'un mur. Si ce dernier est recouvert d'acier, «ça augmente l'impression de grosses flammes», a observé Gilbert Dion. Daniel Rochon, de Foyer Universel, propose lui aussi ce genre de «foyers linéaires», mais à gaz.

Les foyers à l'éthanol Ecosmart, une marque australienne que Foyer Universel distribue depuis quelques années, affichent des lignes audacieuses. Le modèle Q, par exemple, a la forme d'une demi-sphère à l'ouverture carrée; il pivote sur un socle. La Tour est inspirée d'une lampe utilisée par les riches familles patriciennes de l'Empire romain.

 Le chic du chic dans les foyers à gaz, ce sont les roches de rivière. Dans les foyers quatre faces de Don-Bar, elles évoquent une plage de galets sauvage. Mais dans les vasques de céramique du fabricant ontarien Napoleon, magnifiées par un panneau réflecteur concave en chrome satiné poli, elles font penser à une caverne préhistorique. La télécommande manuelle qui contrôle la soufflerie, la flamme, la température et la lumière de veille nous ramène vite au XXIe siècle.

Gilbert Dion observe que «les gens reviennent au bois», en raison des fluctuations du prix du gaz. Au fil des ans, le prix du bois a évolué de façon plus stable, a-t-il noté. «Le gaz naturel pollue plus que le bois sec», ajoute-t-il. À la condition que la température du feu soit assez élevée pour que les bûches ne produisent pas de fumée.

 De son côté, Daniel Rochon, de Foyer Universel, constate que «le gaz est en train de supplanter le bois à Montréal». Il attribue ce changement au fait que le gaz naturel est plus disponible dans la métropole qu'en province. «Sinon, ça prend des bonbonnes de propane, et ce n'est pas tout le monde qui veut ça.»

 Il y a longtemps, heureusement, que les foyers à charbon ont disparu. Gilbert Dion déplore cependant que les résidants des vieux quartiers les aient démolis au lieu de les transformer. Il propose un magnifique manteau de fonte fabriqué en Angleterre pour les remplacer. À la place de l'âtre, il installe un brûleur d'éthanol.

Les maisons du Vieux-Québec retrouvent ainsi une partie de leur âme.

Fausse impressionde chaleur

Les foyers à l'éthanol peuvent chauffer une pièce, mais juste un peu. Chez Don-Bar, ils composent ce que Gilbert Dion appelle son «département de bougies et chandelles». «Les flammes donnent une fausse impression de chaleur», explique le directeur de Foyers Don-Bar.

 L'éthanol est un combustible végétal fabriqué à partir de canne à sucre, de maïs, de seigle ou de pommes de terre. Ce carburant est non polluant au moment de la combustion. Pur, il ne produit aucun résidu. Il n'engendre ni suie ni fumée. Il n'émet ni odeur ni gaz toxique. Il ne nécessite aucune cheminée. Au cours de la combustion, il ne dégage que de la vapeur d'eau et du bioxyde de carbone.

 L'éthanol engendre une certaine chaleur, mais il n'est utilisé que comme chauffage d'appoint. Il est assez coûteux. Gilbert Dion a eu l'idée de le vendre dans des bidons recyclés de lave-vitre. Le contenant de quatre litres vaut 20,95 $. Un litre dure près de trois heures.

 

Photo fournie par EcoSmart

Le modèle Q, d'Ecosmart, est fabriqué avec de la fibre de verre, de l'acier inoxydable ou du verre trempé.