Le long de la rivière des Prairies, on découvre quelques trésors. L’homme d’affaires Richard Petit, président de Kebecson, offre cappuccinos et cigarettes mentholées. Il se laisse aller à des confidences sur la vie en général et sur une de ses nombreuses passions : la restauration de vieilles pierres.

Le long de la rivière des Prairies, on découvre quelques trésors. L’homme d’affaires Richard Petit, président de Kebecson, offre cappuccinos et cigarettes mentholées. Il se laisse aller à des confidences sur la vie en général et sur une de ses nombreuses passions : la restauration de vieilles pierres.

 Celui qui baigne à longueur de jour dans les appareils audio et vidéo high-tech est aussi un amateur de cachet ancien. La maison date de 1850. Pour quelques poignées de dollars, M. Petit s’est payé un « shack » avec un grand terrain près de la rivière, sans se douter que tous les plafonds étaient en réalité calcinés... ! Le seul plafond d’origine, avec poutres apparentes, est visible aujourd’hui dans la salle de bains à côté de la cuisine.

>> MULTIMÉDIA: Une visite commentée de la maison de Richard Petit à Laval.

 La pierre d’époque est la signature de la maison. Majestueuse, elle décore le salon sur 30 pieds de hauteur (9 mètres). « Je n’ai gardé que les quatre murs de la maison. »

M. Petit a refait le toit au complet, les plafonds, les fenêtres, en plus d’ajouter une aile à l’arrière qui loge aujourd’hui la cuisine et la salle à manger ainsi que la chambre, en mezzanine. « Les fenêtres et le toit, c’est ça qui fait une maison. J’ai mis des fenêtres à guillotine partout, comme ça je peux voir mes géraniums dehors dans les bacs, à la bonne hauteur. » En restauration, il faut décidément penser à tout. D’ailleurs, le designer René Desjardins a travaillé avec lui sur la maison.

 Connu comme grand collectionneur de voitures, il a placé des répliques miniatures d’autos un peu partout dans la maison comme sur la hotte de cuisine surdimensionnée, faite sur mesure, et sur les rebords de fenêtres. Il a fait dessiner sa table ronde de salle manger pour pouvoir exposer d’autres joujoux entre les deux plateaux. « Mais il n’y en a pas tant que ça dans la maison », plaide-t-il. Dans le salon, le pied de la table d’appoint, qui ressemble à une voiture, cache en réalité un projecteur pour l’écran de 140 pouces dissimulé dans le plafond. « Je ne voulais pas de cinéma-maison dans le sous-sol. J’aime voir neiger l’hiver dehors et regarder des films devant un feu de cheminée. »

Vroum vroum dans la chambre

 À l’étage, la grande chambre en mezzanine au plancher parfaitement huilé en cerisier donne sur une terrasse. En guise d’appuie-tête, le mur de pierre et la ligne inclinée de l’ancienne charpente lui confèrent une douceur apaisante. Clin d’œil à l’esprit des lieux ; une Vespa 1954 bleue poudre, impeccable, repeinte 14 fois (vous avez bien lu...) est appuyée sur la rambarde. Pour meubler le reste de la mezzanine, notre amateur de mécanique a installé une moto Ducati jaune citron, signée par le coureur Michael Schumacher.

Deux marches bien lisses, très modernes, en pierre de Saint-Marc nous permettent d’accéder à l’extérieur. Coup d’œil à la piscine, bruissement du feuillage. L’été, le proprio prend sa douche dehors et s’allonge ensuite sur son fauteuil Récamier aux coussins clairs. De l’autre côté du mur, se trouve la salle de bains, sans porte, avec une cuve à la romaine posée à même le sol en cerisier. Une grande boîte rouge à outils sert de pharmacie. Détail architectural intéressant, le walk-in semble flotter dans les airs, au-dessus de l’escalier.      

 Au rez-de-chaussée, malgré la hauteur du plafond, l’atmosphère reste très chaleureuse. Richard Petit, on le sent, vit vraiment chez lui. Ce n’est pas un hall d’exposition. Salon, salle à manger, cuisine, salle de bains ; pas de pièces inutiles : « Ça ne sert à rien d’avoir 36 pièces. On est toujours dans la cuisine... » Les chiens sont rois ici : les deux teckels s’écrasent sur les coussins crèmes (!) du salon et ils ont l’air de trouver ça bien normal !

Comptoir de 3 mètres

 La salle à manger reste somme toute assez traditionnelle et claire avec cette enfilade de fenêtres à carreaux. De là, on a une vue imprenable sur le jardin et la piscine. Le regard est ensuite attiré vers une cuisine dotée d’un très grand îlot massif. Guy Gibeault, propriétaire de Cuisilab, lui a concocté un îlot pourvu d’un comptoir de béton de 10 pieds de long et de 4 pieds de large (3 mètres sur un mètre) coulé sur place ! En fait, Richard Petit aime le matériau qui vit, vieillit et se patine. Il rit encore quand il se rappelle la question très sérieuse d’un visiteur : « Eh Richard, vas-tu recouvrir ton comptoir avec de la céramique ? » Tous les éléments réfrigérés se retrouvent à gauche : cellier, réfrigérateur, congélateur. À droite, ce sont les armoires à vaisselle et la dépense.

 Richard Petit a pris cinq ans pour parfaire la propriété. Il a accordé une attention particulière aux détails. Un peu partout, on trouve un éclairage encastré dans le plancher. Avec raffinement et discrétion, les encastrés au sol, au LED, fabriqués par la compagnie montréalaise EKlipse, illuminent la pierre du XIXe siècle.