Au retour d'un séjour d'un an en Australie, Lucie Trudel et sa famille ont pris la voie du développement durable. Leur nouvelle maison serait à leur goût, mais ils se contenteraient d'une seule auto. Et pour les rénovations de la cuisine, pas question de succomber à tous les «tant qu'à y être».

Au retour d'un séjour d'un an en Australie, Lucie Trudel et sa famille ont pris la voie du développement durable. Leur nouvelle maison serait à leur goût, mais ils se contenteraient d'une seule auto. Et pour les rénovations de la cuisine, pas question de succomber à tous les «tant qu'à y être».

Leur résidence cinquantenaire de Sillery se démarque non pas par la somptuosité de son décor, mais par sa personnalité.

 Chaque objet est significatif, «comme les gens qui font partie de notre vie», confie Lucie Trudel, conjointe de Claude Savard et maman de Philippe, 14 ans, et de Louis-Alexis, 12 ans.

Il y a deux ans, la tribu a passé un an en Australie, dont six mois à Brisbane, pour permettre au papa d'y effectuer ses recherches. Ils ont vendu leur maison de ville, leur auto et de nombreux meubles, et ils ont entreposé le piano, les 27 caisses de livres et des effets personnels. Le détachement commençait.

Cette aventure les a changés. Elle leur a appris qu'ils pouvaient vivre avec peu de chose. Quand ils sont revenus à Québec, ils ont ainsi décidé qu'ils marcheraient ou qu'ils prendraient l'autobus pour se rendre au travail et à l'école. D'où le choix de ce quartier de Sillery pour leur nouvelle maison.

Ils ont ramené d'Australie des photos et des objets qui racontent leur formidable expérience. Dans le salon, au-dessus du canapé, un tableau de la Sunshine Coast a servi de point de départ à la décoration. Le bleu de la mer, l'ocre, le jaune et le vert, «c'est ça l'Australie», affirme Lucie Trudel avec passion.

Plaisir et compromis

Lucie et Claude ont rencontré la designer Maryse Roy, en mars 2007, à un stand du salon Expo Habitat. Ils ont aimé la cuisine qu'elle avait dessinée. Leur budget d'environ 15 000 $ leur a imposé de faire des choix. «Avec le comptoir de quartz, on s'est fait plaisir, convient Lucie. Mais on a fait un compromis en optant pour des armoires de mélamine recouvertes d'un placage de zebrano.»

Ils ont percé une porte-fenêtre, ils ont abattu le mur entre la cuisine et la salle à manger, ils ont installé un grand fluorescent au-dessus de l'îlot et ils ont mis des armoires jusqu'au plafond. «On voulait que les gars soient heureux d'inviter des amis», mentionne la maman, en désignant le micro-ondes placé à leur hauteur, dans le bas des armoires. «On les a mis dans le coup pour les plans de la cuisine.»

Entre le salon et la salle à manger, une «armoire de transition» sert de présentoir aux souvenirs, qui ont été déposés sur trois tablettes bien dégagées. Du côté du couloir qui mène aux chambres, le coin téléphone est fermé par un mur de métal étroit sur lequel sont aimantés les 1001 bouts de papier qui constituent le quotidien et l'intimité d'une famille.

Dans une scierie en Beauce, le couple a trouvé des lattes de bois franc pareilles à celles de la salle à manger. Elles ont servi à recouvrir le plancher de la cuisine. Dans toute la maison, le beau bois découvert sous le tapis a été enduit d'un vernis à l'eau.

Une photo d'orchidées sauvages prise au Québec donne de l'éclat à un buffet en teck qui appartenait à la mère de Lucie. Cette dernière a déniché en Australie des chaises appareillées qu'elle a ramenées au Québec, «dans une portion de conteneur», en même temps que l'ameublement du salon.

 Lucie Trudel décrit les membres de sa famille comme «des citoyens du monde» et «des amoureux du Québec». Ils se sont posés dans un bungalow tout simple qu'ils améliorent petit à petit, en évaluant chacune de leurs interventions et en agissant de façon démocratique.

 «L'intégrité» de leur maison leur importe autant que leur ouverture sur le monde, puisque ces deux préoccupations les guident dans les décisions qu'ils prennent pour leur décor.

 

Photo Martin Martel, Le Soleil

Le module d'armoires déposé sur l'îlot est vitré des deux côtés pour mieux laisser passer la lumière provenant de la porte-fenêtre.