En 1996, Cosima Parke et Luc Rathé achètent un immeuble à cinq logements dans le quartier Villeray. Ils aiment l'endroit, mais leur appartement au rez-de-chaussée est sombre et compartimenté. À l'été 2006, ils font appel au duo d'architectes de l'agence _naturehumaine pour leur projet d'agrandissement. Le résultat est spectaculaire. La petite famille profite maintenant d'un salon lumineux doté d'un mur tout vitré et d'un plafond très élevé (19 pieds). En prime, une chambre principale avec salle d'eau et placards multiples a été créée en mezzanine.

En 1996, Cosima Parke et Luc Rathé achètent un immeuble à cinq logements dans le quartier Villeray. Ils aiment l'endroit, mais leur appartement au rez-de-chaussée est sombre et compartimenté. À l'été 2006, ils font appel au duo d'architectes de l'agence _naturehumaine pour leur projet d'agrandissement. Le résultat est spectaculaire. La petite famille profite maintenant d'un salon lumineux doté d'un mur tout vitré et d'un plafond très élevé (19 pieds). En prime, une chambre principale avec salle d'eau et placards multiples a été créée en mezzanine.

 Six mois après la fin des travaux, les propriétaires nous livrent leurs impressions et les architectes leurs solutions.

 >> En complément:

 > Visite guidée en photos de l'appartement rénové de la famille Parke-Rathé.

> Grands effets, petit budget

> Marc-André Plasse et Stéphane Rasselet: la relève

 Nous sommes en 1996. Luc Rathé et sa conjointe Cosima Parke viennent d'acheter un immeuble à cinq logements dans l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. C'est le bonheur, sauf que leur appartement du rez-de-chaussée est sombre, compartimenté et traversé par un long couloir. Autre inconfort: le manque d'espace. «La chambre de notre fille Kiara était particulièrement petite», explique Luc Rathé. «Il nous fallait beaucoup plus de lumière et une chambre supplémentaire», résume Cosima Parke.

 Ils effectuent alors quelques travaux: décloisonnement de la cuisine et installation d'une porte-fenêtre dans la façade arrière. Malgré les améliorations, ils se sentent encore à l'étroit et les pièces de vie sont toujours plongées dans la pénombre. «Souvent, je devais allumer les lumières en plein jour», fait remarquer Cosima.

Comment régler ces problèmes? Le couple a d'abord le réflexe de chercher un duplex pour ensuite le transformer en cottage. Quant à leur immeuble, ils pourront le louer. Mais ils abandonnent vite l'idée en découvrant les prix exorbitants du marché immobilier.

Plan B? Ils récupèrent un petit logement (près de 600 pieds carrés) situé au-dessus du leur, dans leur bâtiment.

«On a toujours aimé l'architecture et on s'est dit qu'on pourrait se payer un trip d'architecte», raconte Luc Rathé, en riant. «Plus sérieusement, reprend-il, on voulait rénover selon nos goûts et nos besoins avec des idées innovatrices. On est alors partis à la recherche d'un jeune architecte.»

C'est grâce à une collègue de travail qu'il découvre l'existence de l'agence _naturehumaine et de ses deux architectes: Marc-André Plasse et Stéphane Rasselet. «Ils avaient conçu la maison de campagne de ma collègue, située aux abords du lac Wentworth, dans les Laurentides», précise-t-il.

Salon double hauteur



Avec les 600 pieds carrés supplémentaires situés au-dessus de leur tête, les propriétaires ont pu «percer» le salon et l'élever à une hauteur vertigineuse: 5,8 m (19 pieds).

L'avantage d'une telle ouverture double hauteur? L'acoustique est rehaussée. «On se croirait pratiquement dans une salle de concert», explique Luc Rathé.

L'envers de la médaille? Les notes aiguës des cris des enfants - qui s'amusent ou se chamaillent - sont elles aussi accentuées.

Même si la superficie de plancher (15 pi sur 13) du salon n'a pas changé, l'illusion d'agrandissement est surprenante. «Ça fait beaucoup de mètres cubes d'air supplémentaire», note Luc Rathé. En prime, cette pièce est ouverte sur la salle à manger, ce qui augmente la fluidité. Au rez-de-chaussée, seules les chambres des deux enfants sont fermées. Quant à la salle de bains familiale, elle se trouve au sous-sol.

Le mur du salon donnant sur le jardin est généreusement fenêtré. La lumière entre à flots et la vue sur la ruelle est grandiose. Inconvénient: le soir, les voisins peuvent épier à leur guise la maisonnée.

«Le mur vitré attire les regards. Ça nous donne parfois l'impression d'être dans une pièce de théâtre», admet Cosima Parke. Solution: des toiles solaires ont été installées et en été, deux arbres feuillus aident à préserver l'intimité. Orientée au sud, cette façade trouée de fenêtres permet d'obtenir une agréable chaleur, l'hiver. Mais l'été, celle-ci pourrait être très incommodante. «C'est ma seule interrogation, admet Cosima Parke. Nous avons terminé les travaux à la fin du mois d'août. Je n'ai donc pas encore vécu de surchauffe.»

«Nous avons choisi des fenêtres à haut rendement énergétique - avec pellicule Low-E - et le balcon du voisin d'au-dessus fait office de brise-soleil», précise Marc-André Plasse.

Une banquette longe le mur vitré. À la fois beau et pratique, ce meuble intégré permet d'accueillir davantage d'invités au salon ou de lire, allongé. «L'été, j'ouvre une des fenêtres», précise Cosima Parke. Autre atout: cette banquette camoufle une plinthe électrique dont le design n'a rien d'attrayant. Une longue fente au bas du meuble permet à l'air froid d'entrer dans l'appareil de chauffage. Une grille métallique de 8 pieds de long située entre les fenêtres et la banquette laisse ensuite sortir l'air réchauffé. Le principe de convection naturelle n'est donc pas perturbé.

Mezzanine privée

La création d'une mezzanine a permis aux parents de s'offrir une oasis. Par la même occasion, Kiara a hérité de la chambre principale initiale.

«J'apprécie l'intimité que l'on a, là-haut, dit Cosima Parke. Les enfants montent souvent à la mezzanine - ils préfèrent notre douche vitrée à celle du sous-sol -, mais on peut toujours fermer la porte.»

Même enthousiasme du côté de son compagnon: «Au lever, j'accède directement à la salle de bains et à mes vêtements. Ensuite, je descends déjeuner et, comme Superman sortant d'une cabine téléphonique, je suis tout habillé et prêt à partir», explique-t-il sur un ton humoristique.

Aucune cloison ne sépare la chambre de la salle de bains. Une douche en verre laisse filtrer la lumière. Une enfilade de placards aux portes blanches laquées servent à ranger les vêtements et les accessoires de bain.

Trouvaille architecturale: un large panneau pivotant permet d'obtenir une percée exceptionnelle et d'admirer la ruelle (et surtout le ciel) tout en étant dans la baignoire, la douche ou la chambre. Cette paroi mobile est couverte de deux panneaux de particules peints en noir, de polycarbonate cannelé opalescent (Verolite) et d'un miroir vertical. «Le soir, on ferme la paroi et nous allumons les lumières de la salle de bains», dit Cosima Parke. Ainsi, un bel effet de lanterne est produit grâce au polycarbonate qui laisse filtrer la lumière. «Vu du salon, ça devient décoratif», ajoute la propriétaire.

Brillante comme l'or, la mosaïque de la salle de bains constitue le matériau-joyau de cette rénovation. Avec les miroirs, le verre et les panneaux de polycarbonate, elle participe au jeu de lumière des lieux.

Du côté de la chambre, le seul réel élément de décoration est l'intégration d'un panneau Verolite dans une minicloison. Des tubes fluorescents sont dissimulés derrière une longue tête de lit composée de panneaux de particules. Suffit d'allumer pour créer un ruban lumineux.

Six mois après la fin des travaux, Luc Rathé ne regrette rien de son trip d'architecte. Bien sûr, comme dans la plupart des projets de rénovation, il y a eu des dépassements de coûts, les fameux «tant qu'à y être». Le couple a notamment renouvelé le parquet et posé du cumaru partout. «Tout a été minutieusement pensé et, encore aujourd'hui, je n'arrive pas à identifier un oubli», conclut Luc Rathé.