Une maison aux souvenirs habités

C'est en pigeant dans ses souvenirs d'enfance que Roxane a insufflé l'âme de sa maison. Véritable lieu de rassemblement au pied de la montagne, sa famille et elle y coulent des jours heureux, où le plaisir est généré par la convivialité.

C'est en pigeant dans ses souvenirs d'enfance que Roxane a insufflé l'âme de sa maison. Véritable lieu de rassemblement au pied de la montagne, sa famille et elle y coulent des jours heureux, où le plaisir est généré par la convivialité.

Ce havre de paix, elle le désirait depuis 10 ans. Pour Roxane, celui-ci est devenu salutaire, une sorte d'hommage à sa mère, décédée peu de temps avant de mettre le projet en branle. Les souvenirs, les odeurs et la lumière qu'elle se remémorait l'ont inspirée dans la décoration de la maison, qu'elle a réalisée avec la complicité de son conjoint, tout aussi passionné.

Ensemble, ils ont fait les plans et ensemble, ils ont eu la patience de prendre le temps de bien faire les choses, afin de respecter le plus fidèlement possible la vision de Roxane de ce que serait la maison d'époque dont elle rêvait.

Cette maison, elle la voulait de style Shingle, caractéristique pour ses bardeaux de cèdre, ses formes irrégulières et asymétriques, ses porches, ses pièces spacieuses et son importante fenestration. «Ça me rappelle les maisons de vacances bourgeoises que l'on retrouve dans les Cantons-de-l'Est, où j'ai passé mon enfance et mon adolescence», précise Roxane, qui a un faible pour l'époque des années 40. «Les gens étaient coquets». Cette coquetterie est ressentie dans la décoration de cette blanche résidence toute en bois, à l'élégance décontractée et désinvolte.

Pièce à conviction

Son inspiration? La propriétaire l'a trouvée en regardant une photo de sa mère, le jour où elle se préparait pour son mariage. «Je me suis inspirée des rideaux qu'il y avait dans la fenêtre derrière elle!» explique-t-elle. Accompagnée de la designer Nathalie Dugré de chez Roche-Bobois, toutes deux sont parties à la recherche du tissu à motif floral qui allait donner le ton.

Au salon, où le blanc immaculé règne, trois causeuses au rouge franc trônent autour d'une magnifique carpette Aubusson, en lin tissé à la main. En retrait, deux chaises Voltaire à rayures côtoient un piano acheté d'une amie. Au-dessus du foyer s'expose un panache de caribou, trophée offert par leur entrepreneur, chasseur à ses heures. Dans cette maison empreinte de souvenirs, presque tout le mobilier et les accessoires ont une histoire. «Mes choix sont émotifs. J'aime les choses pour les souvenirs qu'ils apportent», exprime Roxane.

La salle à manger connexe brille par son style anglais. Un clin d'oeil à une maison cossue de Westmount, où enfant, celle qui a déjà été violoniste à l'OSM pratiquait de son instrument. Un large vaisselier fait office de

Cette pièce est dédiée aux soirées entre amis, lorsque vient le temps de s'attabler pour jouer à des jeux de société.

C'est dans l'immense cuisine, coeur de la résidence, que l'esprit de convivialité prend tout son sens. «Nous recevons souvent des athlètes», précise la maman de deux skieurs acrobatiques de l'équipe nationale.

 Véritable pièce à vivre, on y popote et on s'y attable aussi, sous un chandelier «poules» auquel se rattache une anecdote, bien entendu! Ici, l'ardoise noire contraste avec le blanc des armoires laquées. La belle saison venue, l'espace s'ouvre sur une grande terrasse couverte, afin de prolonger le plaisir des longues soirées d'été.

Dans cette maison imprégnée de sérénité, les deux spacieux halls d'entrée y sont accueillants, à l'image de la famille. Tapissés de papier peint, leurs motifs de fleurs et leurs rayures sont assortis aux rideaux Sanderson, source d'inspiration de la décoration.

 Meublés d'imposantes antiquités, mais dépouillés de tout artifice, ils reflètent le raffinement et la simplicité tant désirés par les propriétaires. «On se réalise dans l'aménagement d'une maison. Il faut se faire confiance», affirme Roxane, avec une fierté toute discrète.