Un chandelier de valeur, un bibelot souvenir, une trompette et une théière inutilisable, le tout couvert d'abat-jour. Exclusives, inventives, les lampes de Josée Dussault et de sa mère Denise de la boutique Lucinocte, sont la preuve que, malgré l'halogène et l'encastrement, la table de chevet sera toujours décorée et éclairée.

Un chandelier de valeur, un bibelot souvenir, une trompette et une théière inutilisable, le tout couvert d'abat-jour. Exclusives, inventives, les lampes de Josée Dussault et de sa mère Denise de la boutique Lucinocte, sont la preuve que, malgré l'halogène et l'encastrement, la table de chevet sera toujours décorée et éclairée.

«Je suis une passionnée des lampes», lance tout bonnement Mme Dussault, la bricoleuse par excellence de la boutique installée sur le boulevard René-Lévesque, à Québec. Elle s'avoue amateure de l'objet parce qu'elle estime qu'il fait partie de ces articles à la fois utilitaires et décoratifs trop sous-estimés. «Aujourd'hui, la mode est au genre épuré, plus moderne. On ne voit pas nécessairement la lumière, donc pas les lampes.»

Parce que la modernité délaisse l'abat-jour classique, la dame a donc davantage de modèles qui datent sur ses étagères. Des plafonniers en verre fleuris, des bases en fer, en céramique, en porcelaine, et même, en carton. «Mon plus ancien modèle date de 1910. C'est un chandelier électrique en fer que j'ai repeint et refait le système.»

 La dame est manuelle, elle sait manier les fils électriques pour pouvoir rendre fonctionnels ses assemblages. D'ailleurs, son atelier est assorti : des dizaines de pinces, de bouts de fils, des pièces de métal par centaines, et des tissus pour abat-jour qui habillent l'endroit, déjà très chargé de trucs.

«J'ai une formation en électricité, défend-elle. Je ne pourrais pas être électricienne, mais j'ai la base pour pouvoir refaire le système des lampes.»

C'est pourquoi un fer à repasser, une lampe à l'huile, peuvent soudainement réchauffer une pièce. «On a fait plusieurs torches à souder, lance-t-elle. Ça se vend bien chez les hommes. On a aussi fait un obus... On aime pas toujours les objets qu'on a, mais c'était quand même original!» Toutes ces créations doivent être adaptées à l'époque, surtout lorsque Josée Dussault doit modifier un modèle typique d'une mode qui a fait son temps.

«Par exemple, au début du XXe siècle, l'électricité, c'était une merveille. Alors on ne cachait pas les ampoules, on les montrait, ajoute Mme Dussault. Aujourd'hui, je dois m'assurer que c'est esthétique, qu'on ne voie pas les grosses ampoules sur un lustre plus délicat.»

Si elle crée, Mme Dussault fait aussi la réparation. Dans son atelier, on trouve donc des pieds de lampes crochis ou fissurés, des abat-jour déchirés. «J'ai réparé un abat-jour qui venait d'Italie, dit-elle, en présentant l'imposant objet. Il avait été bossé lors de sa livraison.»

Pour dénicher les pièces, obus, vases et autres bidules, Josée et sa mère Denise, qui a bâti le commerce il y a 27 ans, parcourent les bazars, les marchés aux puces. Elles reçoivent aussi des accessoires de ceux qui connaissent la petite entreprise.

«On a nos monsieurs qui viennent nous porter des accessoires. On va aussi dans les encans des maisons qui ferment, dans les successions. On peut trouver des ensembles de lampes complets à refaire, lance Mme Dussault, fil et aiguille à la main. C'est fou tout ce qu'on peut trouver et transformer.»

 _________________________

Lucinocte : 65 boul. René-Lévesque Est. Québec, 418-524-3984

 

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

Les fleurs reviennent et donnent toute l'originalité à cette lampe de table.