La Française Véronique Janvier s'est fait un nom dans la peinture sous verre, art typique du Sénégal, où elle est installée depuis neuf ans. Mais au lieu de tableaux, c'est sur des assiettes et des verres qu'elle crée ses personnages, inspirés de l'Afrique et parés de couleurs éclatantes.

La Française Véronique Janvier s'est fait un nom dans la peinture sous verre, art typique du Sénégal, où elle est installée depuis neuf ans. Mais au lieu de tableaux, c'est sur des assiettes et des verres qu'elle crée ses personnages, inspirés de l'Afrique et parés de couleurs éclatantes.

 «Ma source d'inspiration, c'est la peinture sous verre, mais je l'ai adaptée à l'art de la table», déclare Mme Janvier. «J'ai créé vraiment un esprit art de la table qui n'existait pas avant, le fixé (sous-verre) sur vaisselle», ajoute cette énergique rousse de 49 ans.

 Naaj, c'est le nom de la société qu'elle a créée début 2000 et qui emploie aujourd'hui une douzaine de personnes. Après plusieurs années dans le quartier résidentiel du Point E, elle a déplacé son atelier en septembre à Thiaroye-Azur, dans la banlieue est de Dakar, d'où viennent la plupart de ses employés.

 «Djiby est en train de faire des motifs», dit-elle en présentant un Sénégalais vêtu d'un tablier bleu, occupé à dessiner de petits points et des fleurs au pinceau sur l'envers d'une assiette de verre ovale.

 «C'est très délicat, ça demande beaucoup de concentration. Un coup de travers et l'équilibre du motif n'est plus conservé, il faut tout recommencer», souligne celle qui a travaillé deux ans dans la mode aux États-Unis avant de tout lâcher pour venir s'installer à Dakar en 1998.

 Le modèle est dessiné à l'encre noire sur l'envers de l'assiette ou de la tasse en verre transparent, en image inversée par rapport à l'original. «Directement sur l'assiette, quelquefois sur du papier-calque», explique-t-elle. Les contours à l'encre sont remplis de couches successives de peinture : le dessin apparaît à l'endroit sur la face non peinte.

 Les articles peints sèchent au soleil, dans la cour, sur de grandes tables à tréteaux. Quand tout est sec, reste à couper les calques, au rasoir. «Après, on met la signature et le vernis», murmure la Sénégalaise Oumy, autre employée de Naaj.

 Dernière étape : un délicat nettoyage pièce par pièce, «dernière vérification avant que les produits ne partent en boutique ou en cartons pour l'export», poursuit Véronique Janvier. Elle a plusieurs points de vente au Sénégal, travaille avec certains pays d'Afrique et a de la clientèle en Europe, précise-t-elle.

 Le résultat se concrétise dans un festival de couleurs, personnages et motifs inspirés de la vie quotidienne africaine, du Sénégal au Kenya, en passant le Cap-Vert et le Maroc.

 

Photo AFP

L'assistante de Mme Janvier peint un motif à l'encre noire sur une assiette.