Vivre à l’ordre dans un «un et demi» zen? C’est possible, à la condition de connaître un bon ébéniste.

Vivre à l’ordre dans un «un et demi» zen? C’est possible, à la condition de connaître un bon ébéniste.

 Claude Lépine, des ateliers L’Oiseau rare, à Fossambault-sur-le-Lac, n’a pas fait les choses à moitié dans cet appartement lilliputien d’une coopérative  d’habitation de Québec. «J’ai fait un relevé à l’échelle du lieu, a-t-il expliqué.

J’ai défini les axes de circulation. Puis j’ai fabriqué une maquette.» Tout ça pour maximiser l’espace et le rendre intéressant.

 Bien sûr, être zen suppose un certain détachement. Ainsi, la locataire n’a pas de téléviseur et elle n’est pas portée sur les bibelots. Elle préfère les lampes, qu’elle a distribuées ici et là dans son appartement pour composer des îlots aux fonctions distinctes: dormir, lire et manger.

Tout le reste est rangé dans des meubles que l’ébéniste a conçus et fabriqués dans son atelier.

 Le plus intéressant est le buffet-commode à côté du lit. Qui a envie  d’un chiffonnier dans le salon? Celui de notre hôtesse a des portes qui ouvrent comme celles d’un buffet. Mais elles camouflent des tiroirs destinés à ses vêtements.

 Le meuble le plus élégant est l’étagère adossée au mur étroit qui ferme l’unique garde-robe. Il sert de secrétaire et il contient les livres que madame a le temps de lire, vu qu’elle ne regarde pas la télé. Le plus utile est la table de cuisine rectangulaire placée devant les trois hautes fenêtres avec vue sur l’édifice Marie-Guyart. La dame a choisi de les parer de simples voilages de lin, car elle aime bien voir la ville s’illuminer à la tombée du jour.

Claude Lépine s’est inspiré du lit pour créer ces meubles. Il s’agit d’un lit trois quarts très vieux, qu’il a restauré avant de reproduire ses lignes et ses caissons sur les autres pièces de mobilier. La richesse de leur apparence est le résultat d’un «amalgame de couleur chêne rouge et de teinture noyer».

 Des oiseaux sculptés par l’ébéniste, quelques carpettes et des murs couleur sable sur lesquels se détachent deux toiles : voilà l’univers d’une femme qui résiste à l’accumulation et ne se satisfait que du beau.

 

Photo Raynald Lavoie, Le Soleil

Table de chevet suspendue au mur, à côté d'un vieux lit trois quarts.