Dès les premiers pas dans le domicile des Cortina, un parfum d'Italie s'impose. Non pas en raison de l'odeur de café qui rôde. C'est plutôt le luxe des matériaux, dont une variété de marbres importés, qui recrée un décor à l'italienne, imposant, luxueux et foisonnant.

Dès les premiers pas dans le domicile des Cortina, un parfum d'Italie s'impose. Non pas en raison de l'odeur de café qui rôde. C'est plutôt le luxe des matériaux, dont une variété de marbres importés, qui recrée un décor à l'italienne, imposant, luxueux et foisonnant.

 Le propriétaire du restaurant Le Michelangelo, Nicolas Cortina, ouvre la porte sur une entrée qui en dit long sur l'ampleur de la demeure. De marbre rouge et blanc, le vestibule se prolonge jusqu'à une aire ouverte centrale d'où part un imposant escalier de bois. Cet espace donne accès à toutes les salles du rez-de-chaussée, dont la pièce de résistance, la cuisine.

 Celle-ci est simple, épurée, mais sophistiquée. «Il ne faut pas que la cuisine soit trop grande. Quand c'est plus petit, c'est plus pratique parce que tout est accessible», s'empresse d'expliquer M. Cortina. Le maître culinaire sait de quoi il parle puisqu'il passe la semaine dans ses chaudrons au restaurant. «Mais à la maison, je n'ai pas le droit d'envahir la cuisine : ma femme Assunta me met à la porte.»

La pièce a été refaite il y a quelques années. En cerisier, les armoires ont été repensées afin que la chef puisse converser avec ses invités. «On ne voulait pas d'armoires dans le visage pendant qu'on cuisinait», précise M. Cortina. Pour une pointe de design, le comptoir de granit noir parsemé de gris, est courbé, tout comme la tablette qui s'élève au-dessus du plan de travail principal.

 Le réfrigérateur, encastré dans le mur, est recouvert du même bois que les armoires pour uniformiser le décor. Touche à la fois excentrique et raffinée, deux des murs sont faits de petites plaquettes rectangulaires en acier inoxydable.

 La lumière naturelle sillonne la pièce grâce à une série de fenêtres en coin placées au sud et qui offre une vue sur le fleuve et la piscine creusée. «C'est la pièce préférée de la maison, poursuit M. Cortina. On va rarement dans la salle à manger.»

Le domicile du couple se trouve dans un coin de Sillery où plusieurs constructions n'ont rien à voir avec le bungalow commun. La maison des Cortina, de briques blanches, est plutôt sobre de l'extérieur.

 «Notre maison est comme les constructions européennes. C'est fait pour durer, c'est solide et c'est pour la vie. D'ailleurs, tout est fait en béton, les murs, les planchers, tout. Tandis que le toit est en ardoise.» Si sa demeure est ainsi bâtie, c'est qu'en plus d'être un fin connaisseur de saveurs et d'épices, M. Cortina est un passionné de la construction.

 «On a fait bâtir cette maison en 1986 à notre goût. On a beaucoup de marbre importé et du granit d'ici. C'est au Québec qu'on trouve le meilleur granit au monde.» Outre le marbre de l'entrée, la maison nous fait découvrir deux autres sortes de cette matière, dont un marbre vert venu des Alpes dans une salle de bains.

 Les planchers de bois franc entrecroisé sont décorés de tapis dans la plupart des pièces. C'est le cas dans la salle à manger où on a misé sur la richesse des matériaux en bois. La propriétaire a habillé ses fenêtres d'une draperie rouge et beige avec «du tissu que j'ai fait venir de Toronto, explique-t-elle. C'est la même chose pour les chaises que j'ai recouvertes».

La détente en trois temps

 La maison compte deux salons : une pièce plus pratique, avec écran plasma, fauteuils en cuir; puis une autre plus classique. De vert sauge clair, comme la plupart des murs de l'étage, le «deuxième salon» a un mobilier de marbre et de fer forgé, ainsi que des canapés en tissu brodé.

 Vaste, l'étage loge quatre chambres, deux salles de bains, une salle de douche et un boudoir.

 Ce dernier est sobrement décoré de meubles à motifs bleu et blanc : des fleurs pour la causeuse, du quadrillé pour les coussins. «Toutes les pièces ont des bouquets de fleurs préparés par ma fille Mona, ajoute Mme Cortina. J'adore ce qu'elle fait. Ça ajoute un petit quelque chose à la maison.» Un petit quelque chose de raffiné dans ce décor où rien ne détonne.

 

Photo Érick Labbé, Le Soleil

Les armoires du haut sont disparues pour permettre à la chef de discuter avec ses invités.