La 51e maison Kinsmen célèbre la couleur et le métissage, avec des voilages multicolores à ses fenêtres, des toiles tendues sur ses plafonds, des arabesques plein ses textiles, des motifs égyptiens sur ses céramiques, ainsi que du mobilier et des luminaires contemporains entre lesquels s'éclatent l'argenterie, le cristal et les matières réfléchissantes.

 Yvan Bédard, de Design Onirique, le dit lui-même : «C'est un show, cette maison-là !» Un show dans lequel la fantaisie et l'audace sont au service des nouveautés dans le délicieux - et parfois délirant - monde de la décoration.

 >> En photos: Visite guidée de la maison KinsmenCette année, Yvan Bédard s'est amusé avec le thème de l'Égypte, des temples, des pyramides et des vestiges archéologiques. Les tapis aux riches coloris, les insertions de céramique, le long des plinthes, qui rappellent leurs motifs égyptiens, les moulures classiques «essuyées d'or» et la céramique couleur sable à effet d'ardoise distillent un parfum oriental soutenu.

 Puis, soudain, nous apparaît dans le grand vestibule une console en miroir bigrement kitsch. «C'est comme un bijou», fait valoir M. Bédard. Sur le mur voisin, un aquarium à double face est censé évoquer la Méditerranée, suggère le designer avec un sourire taquin.

 Néfertiti serait bien embêtée d'identifier la matière luisante qui recouvre les plafonds de la cuisine et de la salle à manger. Il s'agit de toile Barrisol, que des jeunes ouvriers à bout de bras s'appliquaient à étirer, au moment de la visite du Soleil, sous les jets d'air chaud essentiels à son installation. Fascinant de voir cette toile molle et pendante se rigidifier et devenir aussi polie qu'un miroir.

 Mardi matin, à moins de deux jours de son ouverture, la maison Kinsmen avait tout du souk : désordonnée, pleine de fournisseurs stressés, le designer arrimé à sa planche à repasser, les lits pas faits, la vaisselle dans des boîtes, les fils qui pendent. Un petit retard et c'est tout le chantier qui écope. «Ce n'est pas parce que c'est la maison Kinsmen que ça va plus vite», a laissé tomber Yvan Bédard, calme et affable, malgré l'agitation.

 Rafales de couleurs

 Toutes ces pièces à la décoration éclatée ont la couleur pour fil conducteur. Le bourgogne et le bleu s'immiscent sur les plafonds ou sur les accessoires, en rafales punchées qui ravivent les murs beiges, «dunes de sable chaud», diraient les pharaons.

 Un escalier central de frêne et de fer forgé conduit à l'étage. Le palier pourra servir de coin lecture. Un étroit balconnet surplombe le salon et nous permet d'apprécier son toit cathédrale, ses faux papyrus, son foyer double face et son mur de pierres.

 Les trois chambres et les deux salles de bains sont en accord avec le rez-de-chaussée, tant du point de vue des couleurs que du confort, des motifs et de l'ameublement contemporain.

 La salle de bains principale séduit avec son marbre, son arche et ses luminaires de cristal qui la font ressembler «à un palais miniature», soutient Yvan Bédard. Son comptoir composé de débris de verre coulés dans l'acrylique fera écarquiller bien des yeux. Ici, on n'est pas dans les mille et une nuits, mais bel et bien dans le XXIe siècle.

 La maison Kinsmen, d'une valeur de 540 822 $, a été temporairement érigée sur le stationnement des Galeries de la Capitale. Elle est ouverte au public tous les jours, de 10 h à 21 h, jusqu'au moment de son tirage, le dimanche 19 août. Elle sera ensuite déplacée dans le Faubourg Saint-Raphaël, à l'angle des boulevards Chauveau et Saint-Jacques, à Québec. Elle a été conçue et réalisée par Le Maître Constructeur Saint-Jacques.

 La vente de billets est la seule activité de financement du Club Kinsmen, qui soutient les femmes en difficulté et la recherche sur les traitements de la fibrose kystique. Pour connaître les points de vente, consultez le site www.maisonkinsmen.qc.ca.