Le 17 décembre 2003 est une date importante dans la vie de Nathalie Godbout et de Benoît Corriveau. Ce jour-là, ils ont emménagé dans leur «maison de rêve» de Saint-Ferréol-les-Neiges, alors que Benoît subissait son dernier traitement de chimiothérapie.

Le 17 décembre 2003 est une date importante dans la vie de Nathalie Godbout et de Benoît Corriveau. Ce jour-là, ils ont emménagé dans leur «maison de rêve» de Saint-Ferréol-les-Neiges, alors que Benoît subissait son dernier traitement de chimiothérapie.

 «Arriver ici, c'était une délivrance», raconte Nathalie, qui, avec l'aide de parents et d'amis précieux, a géré le chantier pendant quatre mois.

Cette maison montagnarde est adossée au mont Sainte-Anne. Dans les hauteurs de Saint- Ferréol, mardi, on se serait crus en plein mois de janvier : chaussée glissante, arbres chargés de neige, vents tumultueux. Et pour la vue sur l'île d'Orléans, le Massif du Sud et le Complexe G, il aurait fallu revenir quelques jours plus tard.

 Nathalie, Benoît et leurs enfants Marie et Charles, 10 et 14 ans, forment une famille de sportifs. Certaines personnes trouvent qu'ils sont loin de tout. Eux, au contraire, se réjouissent d'être à deux pas de leur bonheur : les sentiers de ski de fond et de vélo de montagne du mont Sainte-Anne. Ils ouvrent la porte du garage et les voilà sur les pistes.

Ce contact avec la nature est primordial. Dans la maison, il se manifeste par de grandes fenêtres, deux puits de lumière et de nombreux accès à l'extérieur. L'espace à aire ouverte du rez-de-chaussée renforce cette impression de communion avec le paysage.

 Le couple désirait que les structures soient apparentes. Deux solides poutres en bois fichées dans le roc traversent les trois niveaux de la maison. Et les chevrons du toit se prolongent dehors, au-dessus de la terrasse du rez-de-chaussée.

 Bon goût et sobriété

 L'ameublement et la décoration dénotent le bon goût et la sobriété de ces gens qui ont choisi de laisser la matière s'exprimer. Les canapés de cuir, les tables de bois et la chaise Le Corbusier se fondent à ce décor tout le métal, de bois et de pierre.

«Ce sont des matériaux qui ne se démodent pas, commente Nathalie Godbout. Dans 20 ans, on fera encore WOW ! en les voyant.» Le couple a délibérément «travaillé la matière le plus simplement possible». Ça demande réflexion, mais après, la vie devient tellement plus facile. Le sol en ardoise, par exemple, se rit de la poussière et du sable. Et dans les chambres des enfants, au sous-sol, le plancher de béton chauffant est inusable.

 Maison bioclimatique

 Grâce à l'équipe de l'Atelier Tergos, de Québec, le couple a réalisé son souhait de vivre dans une maison bioclimatique. En hiver, elle est réchauffée par le soleil, dont les rayons se répercutent sur la pierre du plancher. En été, le verre énergétique empêche la chaleur d'y pénétrer. Les matériaux et l'orientation de la maison participent au travail écoénergétique, soutenu par un chauffage géothermique.

 Le rectangle de la maison mesure 22 pieds de largeur sur 36 de longueur. Le sous-sol est «l'espace des enfants», qui y ont leur chambre et leur salle de jeux ; il y a aussi plusieurs accès à l'extérieur, dont celui du garage. La cuisine, le salon et la chambre des parents occupent le rez-de-chaussée ; la salle de bains et le coin devoirs se trouvent dans deux pièces à l'écart, aménagées au-dessus du garage, à l'est. La mezzanine héberge la table de billard autour de laquelle les adultes finissent toujours par se retrouver.

 «On reçoit souvent», confie Benoît. «On est devenus un peu sauvages, renchérit Nathalie. On ne sort plus beaucoup.»

Au sud, sur un balcon très haut, Nathalie aime observer les étoiles et la lune, si scintillantes dans le ciel noir de la montagne. «C'est un rêve», dit-elle. Et à l'ouest, construite sur deux remises, la terrasse du rez-de-chaussée s'étire sur toute la longueur de la maison. Un jour, le couple y installera un spa tout près de la porte qui mène à leur chambre.

 De la salle à manger, Nathalie désigne une chaîne qui pend de la toiture. Elle fait office de gouttière. L'hiver, elle prend l'aspect d'une stalactite. L'eau s'écoule dans un bassin de pierre.

 Des touches de rouge s'harmonisent avec la nature, ainsi qu'avec la pierre et le bois dont la maison est enveloppée. L'été, le terrain est recouvert de trèfle. Il y a aussi une piscine. Et des animaux qui viennent fureter autour de cette propriété que ses occupants ont bien méritée.

 

Photo Patrice Laroche, Le Soleil

La maison montagnarde convient à merveille au décor de Saint-Ferréol-les-Neiges.