Kim Lachance coud, sculpte, peint, bricole. Tous les jours, elle joue à ses «jeux préférés». Et elle n'arrive pas à croire que c'est son travail.

Kim Lachance coud, sculpte, peint, bricole. Tous les jours, elle joue à ses «jeux préférés». Et elle n'arrive pas à croire que c'est son travail.

Son métier? «Artiste multidisciplinaire», répond la jeune femme de 28 ans, qui a passé tout décembre derrière un stand du Marché de Noël, dans le Vieux-Port de Québec. Le soir, et la nuit parfois, elle travaillait dans son atelier pour répondre à une demande qu'elle n'avait pas prévue.

 Ses foulards de fourrure, ses jambières de satin et de velours moiré, ses sacoches baptisées «sacoufs» et ses jardins zen en plâtre ont ravi une foule de magasineurs très ouverts à ses joyeuses créations. Kim Lachance fabrique aussi des coussins en forme d'étoile garnis de cailloux brodés. «Les coussins, on n'est pas obligé de les mettre sur un divan», dit-elle. Les siens sont accrochés au plafond comme des mobiles. Elle a aussi inventé des vrais mobiles : elle les bricole avec des épines d'oursin-crayon qu'elle suspend à l'aide de fils autour d'un oursin des Philippines. Ils produisent un délicat tintement de fée clochette.

 Ses fantaisies sont dispersées un peu partout, dans la maison qu'elle habite à Saint-Pierre de l'île d'Orléans. Chez ce petit bout de femme effervescente, impossible de simplement s'asseoir. L'écouter raconter son cheminement, c'est plutôt difficile. Car à gauche et à droite, il y a des sculptures de métal, des ciels de lit en osier et en organza, des toiles pimpantes, des «cahiers à Ânerie», des livres reliés de cuir, des coquillages, des meubles de bois, des flacons pleins de sable.

Kim Lachance est une adepte de la récupération. Et quand on n'est pas distrait par ces mille et une créations pétillantes, on s'évade par les fenêtres au-delà desquelles se profilent un fleuve, un champ, un pont et une lumière crue de janvier. Pendant ce temps, un oiseau inséparable s'époumone, et Kim Lachance raconte des bribes de sa courte et intense existence.

Vivre de son art

Avant d'être «travailleuse autonome», elle faisait son baccalauréat en arts visuels à l'Université Laval et elle était gérante au restaurant du Café de la Vie. Elle faisait un bon salaire, mais elle était exténuée. «Est-ce que je vais continuer de passer à côté de ma vie?» se demandait-elle, alors que dans l'Île, elle constatait que d'autres gens réussissaient à vivre de leur art. Après bien des rebondissements, elle a plongé, stimulée par une exposition à l'Espace Félix-Leclerc, où non seulement elle avait tout vendu, mais elle avait aussi obtenu quelques contrats.

 Elle a pour amie la réputée vannière Clodet Beauparlant, installée elle aussi à l'île d'Orléans. À l'occasion, les deux femmes jumellent leurs talents. C'est à quatre mains qu'elles fabriquent des ciels de lit ultra féminins. Elles ont aussi créé un grigri, avec un arbre d'osier, des roches de l'île, de la soie et de l'organza. Le grigri est un «petit objet fait main qui recèle un désir secret et qui possède un pouvoir de protection». Les objets de Kim Lachance sont actuellement exposés dans une galerie de la région de Poitou-Charentes, en France, où elle rêve de s'installer un jour, ainsi qu'à l'Atelier des Tourelles, à Saint-Antoine-de-Tilly.

Vous pouvez aussi l'appeler au 828-0050 ou visiter son site Web www.vericiere.com, du nom de son entreprise, Kim La Véricière, un terme inventé, formé des mots «vérité» et «sorcière». Elle peut se déplacer et vous «faire une atmosphère».

Photo Le Soleil

Une sculpture de métal et de tissus.