Dans cette maison presque dépourvue de murs, les fenêtres deviennent des tableaux, et les rideaux, des encadrements qui les embellissent. Le soir, quand la lune éclaire l'oeuvre-paysage, les champs ont des frémissements d'océan.

Dans cette maison presque dépourvue de murs, les fenêtres deviennent des tableaux, et les rideaux, des encadrements qui les embellissent. Le soir, quand la lune éclaire l'oeuvre-paysage, les champs ont des frémissements d'océan.

 Dans ce coin de Saint-Nicolas éloigné de l'autoroute, c'est la campagne. Ginette et Germain habitent leur maison depuis 1980, mais leur décor a constamment évolué au fil des années et des modes. Depuis le début, le designer Sylvain Côté ne les a jamais lâchés.

La cuisine a été son premier chantier. Et après avoir tout revu dans la maison, il y est revenu, pour la remettre au diapason des habitudes et des tendances actuelles. «Quand on reçoit, on est toujours en communication avec nos invités», explique le couple en montrant le comptoir qui sépare la pièce de la salle à manger.

Le designer a aussi dessiné la table de granit rectangulaire, d'où chaque convive bénéficie d'une vue sur l'extérieur. L'ingénieux piétement en forme de T ménage de l'espace pour les jambes de tout le monde. Dans le salon, les tables d'appoint triangulaires, dénichées par hasard, semblent provenir du même filon de granit. Difficile de croire que le vaisselier de laque, aujourd'hui brun comme les chaises, était blanc autrefois.

Un foyer qui a du panache

Le rez-de-chaussée à aire ouverte comporte plusieurs points d'intérêt. Encastré dans une cloison rouge vif en partie recouverte de planches de bois horizontales, le foyer a un panache du tonnerre. Son manteau de briques récupérées d'un immeuble du Vieux-Port lui donne un subtil fini rustique. Dans son îlot, ce foyer constitue le point central de la maison.

Sur un côté de ce module qui délimite le vestibule, une toile et une «olive» des Îles-de-la-Madeleine composent une installation accueillante. «On aime la nature et les choses simples, confie Germain. On apprécie le travail des artisans et les matériaux naturels.»

Dans un recoin discret camouflé par l'escalier, un piano d'acajou attend Ginette, à l'ombre des persiennes de tilleul du même brun profond que le noble instrument. «Il date de 1918, mentionne-t- elle. Il a un an de moins que le pont de Québec.»

Des rideaux et des valences de coton et de lin complètent la décoration de cette vaste pièce remarquablement équilibrée. Sobre et sophistiquée, chic et chaleureuse, elle vibre sous la lumière qui s'accroche aux murs dont les beiges sont baptisés d'appellations poétiques: papyrus égyptien, papier de riz, artichaut blanc.

Le designer Sylvain Côté est fier de la bibliothèque qu'il a dessinée pour la salle de télévision. Elle occupe tout un mur et elle héberge un «centre d'amusement complet»: télé, chaîne stéréo, CD, DVD. Sa hauteur, le mariage de compartiments fermés et ouverts, ainsi que les deux tons de merisier rendent ses lignes plus pures, estime-t-il.

La chambre, le bureau et une salle de bains que Germain a réorganisée pour la rendre plus fonctionnelle, se trouvent à l'étage construit en mezzanine. De là-haut, le couple peut embrasser presque tout le rez-de-chaussée, ainsi que le paysage qui s'insinue à travers les fenêtres devant lesquelles aucun intrus ne risque de passer.

 

Photo Le Soleil

À la tombée du jour, les champs de Saint-Nicolas ont des frémissements d'océan.