Onze mois par année, nous déployons des efforts constants pour embellir notre propriété. Toute l'année, sauf au mois d'octobre où la tendance se renverse. Plus notre maison a l'allure délabrée, mieux c'est. Le marché des décorations d'Halloween prend de l'ampleur, jusqu'à devenir pour certains commerçants, aussi important que celui de Noël.

Onze mois par année, nous déployons des efforts constants pour embellir notre propriété. Toute l'année, sauf au mois d'octobre où la tendance se renverse. Plus notre maison a l'allure délabrée, mieux c'est. Le marché des décorations d'Halloween prend de l'ampleur, jusqu'à devenir pour certains commerçants, aussi important que celui de Noël.

 Inutile de connaître l'adresse exacte de Sophie Leblanc et Neil Sakaitis, à La Prairie. Tout le mois d'octobre, il suffit de savoir sur quelle rue ils habitent. Bien avant d'arriver chez le jeune couple, leur parterre attire le regard.

Devant le cottage, les propriétaires ont érigé une imposante clôture bordée de têtes de squelette. Un chat noir à l'air vilain monte la garde devant la porte du «domaine hanté». Derrière, plusieurs monstres articulés bougent au passage des visiteurs. À gauche, le cimetière jonché d'os n'a rien de rassurant... et à droite un tunnel fait avec un abri en plastique attend les plus courageux.

Le circuit extérieur entraîne les visiteurs jusque dans le jardin à l'arrière de la maison, où un inquiétant tombeau les attend... Ah, ce qu'il faut faire pour recevoir des bonbons!

«Chaque année, on place une chaîne devant l'entrée du décor, explique Sophie Leblanc. À 18h le soir de l'Halloween, les enfants sont nombreux à attendre pour visiter. Ça vaut la peine d'investir autant de temps pour décorer: il n'y a qu'à voir l'air mi-effrayé, mi-amusé, des enfants!»

Le couple consacre environ un mois à la confection de son imposant décor. Neil loue pour environ 300 $ d'éclairage et confectionne lui-même les systèmes pour articuler les personnages. Depuis sept ans, le couple a investi environ 5000 $ en décorations uniquement pour l'Halloween.

«Petite, j'appréciais que certains voisins consacrent beaucoup de temps à décorer leur maison, se rappelle Sophie, mère du petit Sammy, 1 an. Voilà pourquoi je veux autant m'impliquer aujourd'hui.»

À Oka, David Mayer, aidé de Louis, son fils de 4 ans, déploie presque autant d'énergie pour créer un décor effrayant devant chez lui. Au cours des dernières semaines, il a fabriqué un monstre terrifiant à l'aide d'une perche de métal et de mousse de polystyrène en bonbonne. Avec son visage squelettique et ses grandes trompes sortant de sa bouche, le personnage n'a rien de rassurant.

Le propriétaire, conteur de profession, a donc le sens de la mise en scène. Il a construit lui-même une cage suspendue dans laquelle il a déposé un squelette. Il a aussi bâti un cercueil en bois et il y a couché un autre paquet d'os. Il trouve surtout sa matière première dans les ventes débarras.

L'une des idées dont il est le plus heureux, le regard méchant dont il a doté sa maison. Il a découpé des yeux dans deux cartons noirs qu'il a suspendu au deux fenêtres du second étage. Quand il allume la lumière de chacune des pièces, l'illusion est parfaite : la maison regarde les passants!

Pour y arriver, il s'est inspiré des conseils de décorations d'Halloween que prodigue le site Internet Monsterlist (www.halloweenmonsterlist.info). Les internautes mordus d'épouvante y détaillent longuement des projets à faire soi-même à la maison en vue du 31 octobre.

«À la base, j'aime faire des choses de mes mains et créer une ambiance qui me servira quand je ferai ma traditionnelle soirée de contes d'Halloween, explique-t-il. Je pense que le plaisir est avant tout de décorer en famille. Je n'ai pas envie de me contenter de décorations toutes faites. C'est comme acheter un sapin de Noël déjà décoré. On se prive d'une grande part du plaisir.»

Le dernier-cri

Au Centre de Party Vézina, une boutique d'accessoires de décoration pour les fêtes, la direction constate que, depuis une dizaine d'année, l'Halloween amène des recettes toujours plus intéressantes. «Ça ressemble beaucoup à Noël, remarque Pascale Robitaille, copropriétaire du magasin. Depuis quelques années c'est une période très occupée. Nos clients organisent des fêtes thématiques et tiennent à ce que leur maison soit aussi effrayante que possible.»

Cette année, la tendance est aux personnages animés. La boutique de Saint-Léonard vend des morts-vivants et des sorcières articulés d'environ deux mètres. Ces décorations de luxe coûtent jusqu'à 150 $, mais trouvent preneur facilement.