Ceux qui se souviennent des années 70 ont de la difficulté à prendre le mot au sérieux. Ceux qui sont nés dans les années 80 l'adorent.

Le macramé ne fait pas l'unanimité, mais depuis qu'on le retrouve sur les tablettes des grandes surfaces, il s'inscrit de plus en plus dans la tendance.

Pour Karèle Bellavance, jeune entrepreneure derrière Boho Montréal - une boutique en ligne spécialisée dans les produits de macramé -, la version moderne du macramé est plutôt différente de celle des années 70. Exit les hiboux et autres objets figuratifs de couleur marron ou orange réalisés à partir de corde de jute. Aujourd'hui, on travaille avec une variété de matières et de couleurs. 

Chaque saison, Karèle présente une collection différente. Les jardinières suspendues restent ce qui se vend le mieux, mais sur sa boutique Etsy, on retrouve aussi de nombreuses tentures murales ou de petits objets, comme des porte-clés. 

La matière privilégiée est le coton, plus doux et plus résistant que le jute (qui a tendance à s'effriter avec le temps). On en trouve de toutes les couleurs, des tendres tons pastel aux nuances saturées. La tendance est aux motifs géométriques abstraits et symétriques qui s'intègrent parfaitement dans nos décors épurés. Il est même possible de commander des oeuvres sur mesure.

Si sa clientèle est principalement composée de jeunes familles n'ayant pas connu les fameux hiboux des années 70, Karèle observe tout de même la présence de gens plus âgés dans ses ateliers DIY (do it yourself) : 

« Les gens ne se souviennent plus forcément des noeuds et ils viennent se rafraîchir la mémoire », explique Karèle Bellavance.

Depuis sa création il y a quatre ans, la petite entreprise de Karèle s'est diversifiée et offre maintenant du matériel pour permettre aux gens de réaliser eux-mêmes leurs oeuvres. Avec 200 pi (61 m) de corde torsadée - une bobine type - , une personne peut réaliser deux jardinières. 

L'artisane aspire bien sûr à commercialiser ses créations, mais elle veut aussi transmettre sa passion de l'artisanat. Elle offre ainsi des ateliers à Montréal. Offerts en petits groupes, les cours permettent d'apprendre les noeuds de base et à réaliser une tenture murale ou une jardinière, par exemple.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

La jeune entrepreneure offre la possibilité de commander directement la matière première.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Avec une bobine de coton coûtant 26 $, il est possible de réaliser deux jardinières suspendues.