«Oubliez les cuisines immenses et les vues à 1 million de dollars», écrivait récemment le magazine Elle Décor, la pièce la plus belle dans la maison d'une vedette est souvent la plus privée - sa penderie. Véritable oasis de détente, le walk-in - ou salle-penderie - fait tant rêver qu'on en veut même aujourd'hui dans les plus petits condos.

L'attrait de cette pièce s'explique avant tout par son côté pratique. «Dans un walk-in, il n'y a pas de perte d'espace et tout est structuré. L'avantage, c'est qu'on voit tout ce qu'on a, des chaussures aux sacs à main. Être bien organisé donne une qualité de vie», souligne Johanne Marin, vice-présidente de Garde-robes Gagnon.

Le walk-in répond en effet aux besoins des gens qui recherchent à la fois efficacité et organisation pour gagner temps et espace - des denrées devenues aussi rares que précieuses. Mais en plus de simplifier le rituel vestimentaire, les salles-penderies permettent notamment de réduire le repassage, puisque les vêtements ne sont pas comprimés dans des tiroirs de commode.

«Et ce n'est plus juste un rêve de petite fille», ajoute Mme Marin. Les hommes en veulent autant que les femmes pour ranger complets, chemises et cravates.

Engouement

Le walk-in connaît un tel engouement qu'on en retrouve dans les projets de rénovation comme dans les nouvelles constructions. «Le walk-in, c'est le suprême du rangement. C'est un luxe que plusieurs ont dû abandonner depuis que les espaces sont plus petits», déplore Louis Conrad Migneault, vice-président marketing de DevMcGill. Le promoteur immobilier montréalais, premier à construire des condos compacts en ville (340 pi2), a donc dû innover pour ramener le walk-in dans ses projets.

Conversion de l'espace menant de la chambre principale à la salle de bains, jumelage de la salle de lavage au walk-in, «c'est de la créativité multifonctions», se réjouit M. Migneault. Le promoteur offre même aux acheteurs du nouveau projet Castelnau, situé aux portes de la Petite Italie, l'option - en sus - de créer leur walk-in personnalisé. Signe que cette pièce occupe désormais un rang élevé parmi les priorités des acheteurs...

Du rêve à la réalisation

Puits de lumière, meubles en acajou ou chandeliers en cristal dans les penderies les plus extravagantes, le walk-in prend de plus en plus des allures de boutique de luxe. «Les gens ont envie de raffinement. Les émissions de décoration et de rénovation nous ont éduqués au luxe. Le design, c'est comme le vin: c'est un apprentissage», croit Denis Bourgeois, designer à l'émission Des idées de grandeur à Canal Vie.

Qu'il se réalise par la conversion d'une vieille chambre d'enfant ou d'un bureau désormais inutilisé, le walk-in idéal est pourtant celui qui est «personnalisé, fait sur mesure pour répondre aux besoins de notre garde-robe».

«Il n'y a pas de recette magique, précise le designer. Si je dois aménager une penderie, je vais aller chez vous pour regarder ce qu'il y a dans votre garde-robe. Par exemple, certains ont besoin de beaucoup d'espace pour les souliers.» Ces détails étroitement liés à notre mode de vie et à nos habitudes vestimentaires détermineront, entre autres, où installer les étagères et les tringles, et combien en mettre. Et plus l'espace est réduit, plus il faudra user de créativité et d'ingéniosité pour disposer ses effets.

Chez les entrepreneurs spécialisés dans ce genre de projet, comme Garde-robes Gagnon, l'estimation à domicile est très souvent gratuite. On évalue l'espace disponible et les vêtements à y ranger. Et le prix? Il varie en fonction des matériaux utilisés. Des poignées Swarovski qui coûtent de 50 à 200$, des étagères laquées ou du papier peint feront rapidement grimper la facture, précise Johanne Marin.

Et si l'espace manque?

Avec une petite dose d'imagination, même un coin inutilisé dans une chambre à coucher spacieuse peut devenir un espace de rangement pour les vêtements. Les magasins à grande surface (comme IKEA ou les grandes quincailleries) proposent toutes sortes d'unités de rangement modulaires, à combiner avec des accessoires - range-pantalons, corbeilles à chaussures ou cintres multi-usages. À vous de jouer!

Trois conseils pour un walk-in bien organisé:

> Faire l'inventaire de ses effets personnels et les catégoriser: veut-on séparer les vêtements par fonction (travail et détente), par style, par saison? Ou simplement diviser l'espace, si on est deux à le partager?

> Noter les mesures exactes et penser à toutes les options pour éviter les pertes d'espace dans les coins et en hauteur : tringles installées à des niveaux différents, supports abaissables, carrousels, compartiments de grandeurs variées pour les chaussures de différentes hauteurs, étagères (à remplir de vêtements ou de boîtes à rangement pour les accessoires)... L'important, c'est que tout soit visible et facilement accessible.

> Ajouter de l'éclairage - un détail crucial pour agencer les couleurs!