Anita et Pierre Poitras aiment manifestement Noël. Depuis le début du mois, leur maison de Dollard-des-Ormeaux brille de mille feux autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le soir venu. Leur grand plaisir? Recréer l'esprit des Fêtes et propager de la joie. Bien sûr, ils rangeront bon nombre de leurs décorations une fois la nouvelle année entamée. Mais pas toutes. Mois après mois, ils continueront d'admirer certains de leurs décors, aménagés avec soin.

Anita l'avoue d'emblée: c'est elle la grande collectionneuse. Mais son mari est de connivence. Ils ont mis en valeur différentes collections dans diverses pièces de la maison, qui contribuent à créer une ambiance chaleureuse, toute l'année. C'est le cas, par exemple, dans la cuisine, où un petit village niché dans les montagnes, regorgeant de superbes maisons de céramique de la société américaine Department 56, attire l'attention au-dessus du vaisselier.

D'innombrables chérubins tout de blanc vêtus de la collection Snowbabies sont quant à eux réunis dans une bibliothèque vitrée, bien en évidence dans le salon. «Je n'allume pas toujours la lumière, reconnaît Mme Poitras. Mais quand je suis fatiguée, je les regarde et cela me redonne de l'énergie.»

C'est toutefois dans le sous-sol que le couple a vraiment donné libre cours à sa passion. En 2003, après avoir acheté sa spacieuse demeure, il a d'abord consacré une pièce aux maisons et aux accessoires qu'Anita collectionne depuis environ 35 ans. Puis la pièce adjacente a été métamorphosée à son tour. En y pénétrant, on est transporté tour à tour en pleine nature (avec le chant ambiant des oiseaux), en Angleterre vers 1843 (à l'époque de Charles Dickens), en Écosse, en Irlande, à New York en 1950, ou encore dans le monde du renne Rodolphe. Pour ajouter à la magie, les lumières s'allument, des trains entrent en action et la grande roue d'une fête foraine tourne en pressant les boutons des télécommandes.

«Chaque tableau a son histoire», révèle fièrement Anita, qui a tout imaginé et s'est découvert un véritable talent artistique. Dire qu'elle a conçue ses premières scènes alors qu'elle était instructrice de conduite, afin de se calmer les nerfs!

Pierre, très habile de ses mains, lui a prêté main-forte pour réaliser, en toute sécurité, l'aménagement électrique et s'assurer qu'aucun fil ne paraisse. «Au fond de mon coeur, je suis encore un petit garçon», avoue-t-il en souriant.

L'été, quand il fait très chaud, Anita prend plaisir à se détendre dans cet autre univers. «Je ferme la porte, je m'assois et je relaxe au frais», confie-t-elle.

Leurs cinq enfants et douze petits-enfants profitent aussi de leur extravagante passion. Les jeunes, âgés de 3 à 21 ans, scrutent avec attention les moindres recoins des petits villages illuminés, faisant régulièrement de nouvelles découvertes. Ils ne s'ennuient jamais, prenant soin d'aviser leurs grands-parents lorsqu'une lumière est brûlée.

Que feront-ils de leur imposante collection? À l'instar d'autres membres du club Village Lamplighters du Québec, ils ont l'intention de s'en départir de façon à ce que d'autres puissent en profiter. Dans environ cinq ans, en effet, les Poitras désirent perpétuer la tradition en faisant don de leur collection à des hôpitaux montréalais. En créant divers montages, ils espèrent raviver des souvenirs et procurer un peu de bonheur aux patients. Une façon bien à eux de continuer à propager l'esprit des Fêtes!