Les peintures écologiques font beaucoup parler d'elles depuis que des études ont révélé que les peintures traditionnelles contenaient des ingrédients toxiques pouvant nuire à la santé et à l'environnement.

En fait, on retrouve au banc des accusés certains ingrédients chimiques qui servaient ou servent encore à fabriquer la peinture comme les solvants, les colorants et les liants dérivés du pétrole. Or ces produits contiennent des composés organiques jugés toxiques qui s'échappent facilement dans l'air au moment de l'application et du séchage de la peinture, pouvant provoquer des effets secondaires tels des maux de tête, de la difficulté à respirer, des allergies et d'autres affections plus graves.

 

C'est pourquoi au cours des dernières années, les compagnies ont commencé à fabriquer des peintures à faible teneur en composés organiques volatiles (COV) alors que d'autres les ont carrément éliminées dans certains de leurs produits. À moyen terme, l'objectif est évidemment de réduire au minimum l'utilisation des COV. L'Union européenne interdit déjà les peinture au latex dont le taux de COV dépasse 30 grammes par litre. À titre de comparaison, la peinture recyclée québécoise Boomerang en contient 50 grammes.

Au Canada, les peintures à l'huile dans le secteur industriel sont en voie de disparition, 2010 étant l'année butoir pour ce type de produits. Quant aux peintures au latex, la réglementation vise à réduire progressivement leur teneur en composés organiques volatiles jusqu'à élimination. Mais les compagnies ont déjà pris les devants. La plupart d'entre elles, que ce soit Sico, Behr, Sherwin Williams, Benjamin Moore, ont lancé leur marque verte. Pour en être certain, vérifiez si elles portent la certification canadienne EcoLogo ou l'équivalent.

Le peintre-plâtrier Dave Beaupré, lui, n'utilise que des peintures à faible teneur en COV «pour une question de santé, mais aussi parce que ce sont de très bons produits», dit-il au téléphone. Jusqu'ici, il a fait l'essai de plusieurs marques. Or la technologie est au point, lance-t-il, tout en indiquant que les peintures vertes coûtent néanmoins deux à trois fois plus cher que les autres.

Sans privilégier de compagnie, M. Beaupré avance que la majorité des peintures écologiques travaillent bien, mais qu'à sa connaissance, une seule d'entre elles, la Natura de Benjamin Moore, répond à 100 % au critère «sans composés organiques volatiles», et ce, même quand elle est colorée. Parmi ses autres choix, le peintre mentionne la Proline Éco de MF, elle aussi à zéro COV mais avant l'ajout de colorant.

En plus d'exercer son métier, Dave Beaupré tient un blogue sur son site www.findecor.ca, sur lequel il répond à des questions et commente à l'occasion la sortie de nouveaux produits, dont la nouvelle peinture Aura de Benjamin Moore. Qualifiée de révolutionnaire, cette peinture décrite comme étant 100 % organique a aussi la particularité d'être ultra-couvrante. Selon M. Beaupré, il est possible de peindre un mur de gypse sans avoir besoin de mettre une couche de fond. Lui-même raconte avoir eu à peindre en rouge pompier des portes françaises de pin naturel. En principe, ça aurait dû prendre une couche d'apprêt en plus de trois à quatre couches de rouge. «Avec la peinture Aura, je n'ai mis qu'une seule couche», écrit-il. Ce qui s'est traduit par une économie de temps. Toutefois, le peintre tient à préciser que la peinture Aura se détaille 75 $ le gallon.